
Les États-Unis et la France, qui ont exclu toute intervention militaire avant le départ des experts onusiens, qui enquêtaient à Damas sur l'attaque au gaz toxique du 21 août, ont le champ libre. Une opération ciblée pourrait intervenir rapidement.
Avec le départ de Damas, ce samedi, des experts de l’ONU, qui doivent rendre leurs conclusions sous deux semaines sur l'attaque présumée à l'arme chimique du 21 août dans les faubourgs de la capitale syrienne, une fenêtre de tir s’est ouverte. À partir d'aujourd'hui, les États-Unis et la France auront l’opportunité de procéder à des frappes aériennes sur le sol syrien, et ce vraisemblablement jusqu’au sommet du G20 prévu mercredi 4 septembre à Saint-Pétersbourg, en Russie. L’opération franco-américaine ne devrait en tout cas pas s’éterniser.
"Quelques dizaines de missiles longue portée, un jour ou deux de bombardement seront probablement suffisants pour dissuader le régime d'Assad d'utiliser de nouveau des armes de destruction massive. Et également, espérons-le, pour que des pays comme l'Iran et la Corée du Nord comprennent que les lignes rouges sur le nucléaire du président Obama sont sérieuses...", explique Michael O’Hanlon de la Brookings Institution, lors d'un entretien sur FRANCE 24.
Un dispositif mesuré et ciblé
Les experts s’accordent, pour le moment, sur les probables modalités de l’intervention : pas de troupes au sol et quelques frappes ciblées, vraisemblablement sur des bâtiments gouvernementaux ou des bases de l’armée.
Après le retrait de la Grande Bretagne, les États-Unis devraient trouver en Paris leur seul allié dans cette guerre. Christopher Harmer, du Institute for the Study of War à Washington, décrypte, au micro de FRANCE 24, le mode opératoire sur lequel devrait s’appuyer l’intervention : "Je pense que la France et les États-Unis se partageront les opérations. Je pense que la flotte française attaquera la flotte syrienne, et la flotte américaine visera des cibles terrestres avec des missiles longue portée."
Le feu vert franco-américain pourrait intervenir dans les toutes prochaines heures, comme le pressentent les autorités syriennes. Un haut responsable des services syriens de sécurité a affirmé à l'AFP qu'il s'attendait "à une agression à tout moment" et a insisté sur le fait que son pays était "prêt à riposter également à tout moment".
"Cette agression (occidentale) non justifiée ne passerait pas sans une riposte", a-t-il ajouté. Les partisans d'une intervention militaire défendent "une mauvaise cause, qui n'a rien à voir ni avec la morale, ni le droit international".
L’objectif de l’opération, comme le rappellent régulièrement les États-Unis et la France, est de punir le gouvernement syrien, mais en aucun cas de renverser le régime, ni même le président Bachar al-Assad.
Avec dépêches