
Alors que le Parlement britannique s'est opposé au principe d'une intervention militaire en Syrie, les États-Unis sont toujours à la recherche d'une coalition internationale sans pour autant écarter l'idée d'une action unilatérale.
Il en faut plus pour décourager les États-Unis. Le président Barack Obama continue de chercher à constituer une coalition internationale pour agir en Syrie malgré la défection du Royaume-Uni, où le Parlement a voté contre le principe d'une intervention armée, a déclaré vendredi 30 août le secrétaire à la Défense Chuck Hagel. "Notre approche est de continuer à trouver une coalition internationale qui agira ensemble. Et je pense que vous voyez un certain nombre de pays exposer publiquement leur position sur l'usage d'armes chimiques", a-t-il déclaré.
Chuck Hagel a précisé que Washington respectait le vote du Parlement britannique, où les députés ont rejeté jeudi par 285 voix contre 272 une motion présentée par le Premier ministre David Cameron qui défendait le principe d'une intervention militaire en Syrie. "Il est de la responsabilité de chaque pays de prendre ses propres décisions", a-t-il dit. "Nous continuons de consulter les Britanniques, comme les autres alliés. Cette consultation comprend des façons d'aller de l'avant ensemble pour répondre à cette attaque à l'arme chimique en Syrie", a précisé le haut responsable.
Washington laisse toutefois entendre qu'une action unilatérale reste possible. "Les décisions du président Obama seront guidées par ce qui est dans l'intérêt des États-Unis", a ainsi déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Caitlin Hayden. Barack Obama "pense que des intérêts cruciaux des États-Unis sont en jeu, et que les pays qui violent les règles internationales sur les armes chimiques doivent rendre des comptes", a-t-elle ajouté. Le département d'État a également souligné que si les consultations sur la Syrie avec les "alliés" sont "extrêmement importantes, nous prenons nos décisions en suivant notre propre calendrier".
"Profonde méfiance"
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Si Washington est aussi isolé, c'est que David Cameron a essuyé un cinglant revers des députés britanniques jeudi 29 août. Le Premier ministre britannique, qui prônait une action ciblée contre le régime syrien, s'est vu obligé de reculer et s'est engagé à respecter le choix du Parlement. "Il est tout à fait clair ce soir, alors que la Chambre n'a pas adopté cette motion, que le Parlement britannique, reflétant l'opinion du peuple britannique, ne veut pas d'une action militaire britannique : j'ai reçu le message, et le gouvernement agira en conséquence", a ainsi déclaré David Cameron.
À l’issue de la session, les membres du gouvernement ne cachaient pas leur déception. "J'espérais que notre raisonnement l'emporterait, mais nous comprenons qu'il y ait une profonde méfiance sur tout engagement au Moyen-Orient", a dit le secrétaire à la Défense, Philip Hammond, devant les caméras de la BBC, ajoutant que les États-Unis seraient sans doute déçus que la Grande-Bretagne "n'intervienne pas". "Je ne m'attends pas à ce que la non-participation britannique stoppe une intervention", a-t-il toutefois ajouté. Philip Hammond a également reconnu que David Cameron était "déçu" et estimé que ce résultat allait "certainement peser sur la relation spéciale" entre les États-Unis et le Royaume-Uni.
Avec dépêches