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La cigarette électronique potentiellement cancérogène

La cigarette électronique, qui a séduit plus d'un million de personnes en France, contient des molécules cancérogènes en quantité significative, assure la revue "60 Millions de consommateurs", qui dénonce des défauts d'étiquetage.

La cigarette électronique "est loin d’être le gadget inoffensif qu'on nous présente", s’inquiète la revue "60 Millions de consommateurs", dans son numéro de septembre 2013. Constatant un étiquetage non conforme au contenu de certains produits, l'Institut national de la consommation (INC) - qui publie la revue "60 Millions de consommateurs" - a alerté les autorités.

La revue affirme avoir décelé, après avoir testé une dizaine de modèles, jetables ou rechargeables, des "molécules cancérogènes en quantité significative" dans les vapeurs d'e-cigarettes qui, selon elle, n'avaient jamais été mis en évidence jusque là. "Ainsi dans trois cas sur dix, pour des produits avec ou sans nicotine, les teneurs en formaldéhyde (couramment dénommé formol) relevées flirtent avec celles observées dans certaines cigarettes conventionnelles."

Problème d'étiquetage

Également décelée, l'acroléine, une molécule très toxique, émise en quantité très significatives par l'E-Roll, et "à des teneurs qui dépassent même parfois celles que l'on peut mesurer dans la fumée de certaines cigarettes". Ceci vraisemblablement en raison d'un dispositif qui chauffe trop vite.

Quant à l'acétaldéhyde, classé cancérogène possible, les teneurs parfois loin d'être négligeables relevées restent très inférieures à celles observées avec les cigarettes de tabac. Des traces de métaux "potentiellement toxiques" ont été détectées dans Cigartex, qui libère autant de nickel et de chrome qu'une vraie cigarette et dans la Cigway jetable, qui libère plus d'antimoine.

La revue dénonce également l'absence de bouchon de sécurité sur certaines recharges alors que la nicotine est particulièrement toxique pour les petits. Ingérées, les doses élevées de certains produits de l'étude peuvent tuer un enfant, souligne Thomas Laurenceau, le rédacteur en chef. Le magazine relève aussi que la dose de nicotine des recharges liquides ne correspond pas toujours à ce qui est mentionné, avec des teneurs inférieures dans tous les cas.

Autre défaut d'étiquetage : des produits annoncés "sans" propylène glycol qui en contienne ou des fabricants qui "oublient" de mentionner sa présence.

Polémique autour d'un rapport

En mai dernier, la cigarette électronique avait été au centre d’une polémique, à l’occasion de la publication d’un rapport de l’Office français de prévention du tabagisme. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait alors martelé que "la cigarette électronique n'est pas un produit banal", suscitant l’ire des spécialistes en tabacologie, qui soutiennent majoritairement cette alternative à la cigarette classique.

Le professeur Robert Molimard, pionnier dans la recherche sur la tabacologie, n’avait pas hésité à pointer du doigt de "probables arrangements" entre gouvernements européens et lobbies pharmaceutiques, qui commercialisent d'autres alternatives à la cigarette comme les patchs et autres gommes à mâcher nicotinées.