Presse française, Mercredi 21 août. Au menu de la presse française ce matin, la mobilisation du gouvernement après un nouveau règlement de comptes à Marseille. Jean-Marc Ayrault et ses ministres accusés par l’opposition de ne pas prendre la mesure des difficultés de la ville.
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On commence cette revue de presse française à Marseille, où un nouveau règlement de comptes a eu lieu en début de semaine. Jean-Marc Ayrault et cinq de ses ministres se sont rendus sur place, hier. Le gouvernement promis le déploiement de nouvelles forces de police.
Le meurtre qui s’est produit lundi porte à 13 le nombre de morts liés à des règlements de compte depuis le début de l’année. Marseille, «cité meurtrie», titre Libération, en évoquant une spirale de la violence que le renforcement des effectifs policiers ne suffira pas à arrêter. Marseille, «mi née par les trafics de drogue et d’influence», qui est aussi l’une des villes «les plus pauvres de France, avec des quartiers trop longtemps laissés à l’abandon», et qui attend une «réponse globale, économique et sociale, s’inscrivant dans la durée», d’après Libération.
«Marseille désemparée» titre la Croix, qui demande toutefois à «ne pas faire de (la cité phocéenne) un cas à part». La ville, rappelle le journal, «n’est pas la seule à souffrir de la criminalité et des violences qu’elle engendre». La Croix évoque les cas de la Corse et des périphéries des grandes villes françaises, notamment Paris. Le journal explique que la police ne peut pas tout, et que l’Etat ne peut pas tout non plus. Il faut aussi, écrit la Croix, «un examen de conscience de la part de ceux qui s’approvisionnent dans (les) cités en produits stupéfiants: les jeunes et les moins jeunes qui viennent là acheter de quoi agrémenter leurs soirées ont-ils bien en tête que leurs emplettes sèment la mort et la destruction?».
Les Marseillais, eux, font part de leur désarroi depuis longtemps. Elina Feriel se présente elle-même comme une femme de caïd, une femme des quartiers nord qui a perdu trois de ses proches dans des règlements de compte. Elle a déjà écrit un livre pour dénoncer ce qui se passe dans sa ville. Après les violences de ces derniers jours, elle a repris sa plume pour écrire à Manuel Valls. Dans la lettre que publie le site du Nouvel Obs, elle parle de «l’état de guerre que vivent les Marseillais», et ironise sur l’annonce d’effectifs supplémentaires pour la police.
Question de moyens ou manière de faire? Pour Marc, policier de Marseille en poste depuis 8 ans dans les quartiers Nord, interrogé par Libération, «il faut revenir aux fondamentaux: une police proche de la population, qui récupère ses missions d’aide et d’assistance, et connaisse le terrain».
Marseille où la descente du gouvernement à quelques mois des municipales alimente la polémique.Le Monde raconte comment l’occupation du terrain s’est doublée d’une opération politique. A peine arrivé, Manuel Valls a vivement attaqué le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, l’accusant de n’avoir rien fait, ou presque, en trois mandats successifs. Le Monde parle d’une bataille «aux risques et périls de l’UMP et du PS, qui s’accusent mutuellement d’impuissance sans paraître mesurer l’exaspération des habitants qui, depuis des années, voient passer les balles, puis les ministres, puis de nouveau les balles et les ministres». Le journal s’inquiète du risque d’un «pourrissement», «qui ferait les affaires du Front national».
Le FN qui n’a pas manqué d’ironiser sur la mobilisation affichée du gouvernement, rapporte le site du Nouvel Obs. Le vice-président du parti a dit voir «dans ce mini-bus gouvernemental, un problème de décence». D’après lui, la lutte contre le trafic de drogue passerait par un contrôle des frontières. «Il faut, dit-il, aller chercher les armes dans les caves de certains quartiers, mener une politique de tolérance zéro et d’application des peines». D’après le FN, le gouvernement n’aurait tout simplement pas pris la mesure des difficultés. Un constat partagé par l’UMP qui qualifie la venue à Marseille du gouvernement de «mise en scène qui ne fait pas illusion».
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