Ibrahim Boubacar Keïta, vainqueur de la présidentielle avec 77,61 % des voix, a tenu mercredi à Bamako son premier discours de président élu. Il s'est fixé comme "premier devoir" le "rassemblement de tous les Maliens".
Ibrahim Boubacar Keïta, vainqueur de la présidentielle au Mali, a promis mercredi 21 août, dans sa première déclaration publique depuis la proclamation de sa victoire, qu'il sera "le président de la réconciliation nationale". Il a annoncé parmi les priorités de sa politique l'établissement d'un État de droit, le redressement de l'armée et la lutte contre la corruption.
"Je serai le président de la réconciliation nationale. La réconciliation nationale est nécessaire pour faire face aux exigences légitimes de notre peuple", a affirmé devant la presse à Bamako Ibrahim Boubacar Keïta. "Mon premier devoir dès le 4 septembre (jour de son investiture, NDLR) sera dévoué au rassemblement de tous les Maliens et de toutes les Maliennes sans exclusive aucune, autour des idéaux de paix et de tolérance. Nous ferons une démocratie apaisée", a-t-il ajouté.
Il a affirmé que parmi ses objectifs, figurent "la reconstruction d'un État de droit, le redressement de l'armée, de l'école, la lutte contre la corruption et le développement économique et social". "C'est une nouvelle ère qui s'ouvre, pleines de promesses et de défis pour un Mali nouveau", a poursuivi celui que l'on surnomme IBK. Il a adressé "un salut républicain et fraternel" à son rival du second tour Soumaïla Cissé, qui a reconnu sa défaite avant même la proclamation officielle des résultats du scrutin.
Réconcilier un pays meurtri
La Cour constitutionnelle du Mali a confirmé le 20 août l'écrasante victoire de Ibrahim Boubacar Keïta avec 77,62% des voix face à Soumaïla Cissé qui en a obtenu 22,38%. IBK, 68 ans, cacique de la vie politique malienne et ancien Premier ministre, va devoir s'atteler à relever et réconcilier un pays meurtri et divisé par une crise politico-militaire de 18 mois.
Cette crise avait débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg dans le nord du pays, supplantés rapidement par des groupes criminels et islamistes armés liés à Al-Qaïda pour le contrôle de cette région, après un coup d'État militaire qui, le 22 mars 2012, a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré. Les djihadistes ont laminé la rébellion touareg et l'armée malienne, commis d'innombrables exactions, avant d'être en grande partie chassés par l'intervention militaire franco-africaine toujours en cours.
Avec dépêches