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Réunion d'urgence de l'ONU sur l'usage présumé d'armes chimiques en Syrie

Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit en séance extraordinaire ce mercredi soir pour parler de l'usage présumé d'armes chimiques en Syrie. Plusieurs pays, dont la France, demandent une enquête des experts de l'ONU.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé de tenir des consultations à huis clos ce mercredi soir après que l’opposition syrienne a accusé le régime de Bachar al-Assad d'avoir utilisé des armes chimiques lors d’une attaque dans la nuit du 20 au 21 août contre les rebelles dans la banlieue de Damas. L'opposition affirme que les bombardements ont causé la mort de 1 300 personnes.

Selon le porte-parole adjoint de l’ONU, Eduardo del Buey, le secrétaire général Ban Ki-Moon s’est dit "scandalisé" par ces allégations et "réaffirme sa détermination à mener une enquête approfondie sur les incidents présumés qui lui sont signalés par des États membres".

"Établir la vérité"

La France et la Grande-Bretagne ont demandé aux enquêteurs de l’ONU présents sur place de vérifier les informations données par les rebelles sur l’usage d’armes chimiques. "On ne comprendrait pas que la mission de l'ONU ne puisse pas accéder directement alors que les cadavres sont encore là", a déclaré à la presse le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à l'issue d'un entretien à Paris avec son homologue William Hague. "Nous espérons que l'équipe de l'ONU à Damas aura un accès immédiat et sans restrictions à ce site pour établir la vérité", a dit pour sa part le ministre britannique.

Même son de cloche à Washington qui réclame également un "accès immédiat" de l'ONU au site de l'attaque. Les États-Unis jouent leur crédibilité dans cette histoire : il y a un an, le 20 août 2012, Barack Obama avait prévenu Bachar al-Assad que le déplacement ou l'utilisation d'armes chimiques en Syrie constituerait une "ligne rouge" pour la Maison Blanche et aurait des "conséquences énormes". Si l'attaque à l'arme chimique de ce mercredi était confirmée, cette mise en garde du président américain apparaîtrait "ridicule" estiment certains experts.

Demande d'enquête

Selon les Nations unies, le chefs des inspecteurs de l'ONU présents à Damas, Ake Sellström, est actuellement en discussions avec les autorités syriennes "sur tous les problèmes relatifs à l'utilisation d'armes chimiques, y compris l'incident signalé le plus récemment".

D’après des diplomates en poste à l’ONU cités par l’agence Reuters, les États-Unis, la
Grande-Bretagne et la France vont officiellement demander à Ban Ki-Moon l'ouverture d'une enquête sur l'usage présumé d'armes chimiques en Syrie.

Le ministère russe des Affaires étrangères a pour sa part réclamé une enquête honnête et professionnelle sur l'attaque chimique présumée. Moscou, allié indéfectible du président syrien Bachar al-Assad, a toutefois laissé entendre qu'il s'agissait-là peut-être d'une provocation de la part des insurgés.

Avec dépêches