
La nouvelle fuite de 300 tonnes d'eau hautement radioactive, signalée lundi à la centrale nucléaire de Fukushima, va être classée comme "incident grave" sur l'échelle internationale de classement des événements nucléaires.
L'autorité de régulation nucléaire japonaise a annoncé mercredi 21 août qu'elle allait relever de 1 à 3 (sur 7) sur l'échelle internationale de classement des événements nucléaires, la gravité de la dernière fuite d'eau radioactive signalée à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi.
La fuite de 300 tonnes d'eau - hautement contaminée - de l'un des réservoirs de stockage de la centrale est désormais considérée comme un "incident grave". Ce classement n’est pas encore définitif. L'autorité nippone a décidé, durant une réunion mercredi matin, d’interroger l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la pertinence de ce classement et de se prononcer une fois la réponse de cette dernière obtenue.
L'eau avait été découverte lundi matin. Tepco est parvenu mardi à localiser précisément le réservoir en fuite. Il restait environ 670 tonnes dans cette citerne, une quantité que la compagnie a commencé à pomper pour la transvaser dans un autre réservoir sain. L'entreprise nippone tente aussi de récupérer l'eau répandue au sol et qui s'est en partie infiltrée.
Des effets "considérables" sur la santé et l’environnement
Cette fuite est un incident supplémentaire dans la longue série des problèmes de gestion de l'eau contaminée issue en grande partie de l'arrosage des réacteurs saccagés, moyen de refroidissement indispensable pour éviter un réchauffement du combustible fondu.
Cette fuite de réservoir est jusqu'à présent l'un des plus graves incidents survenus depuis que la centrale est considérée comme stabilisée, soit depuis décembre 2011, lorsque les réacteurs ont été déclarés en "état d'arrêt à froid". L'accident de Fukushima du 11 mars 2011 reste pour sa part dans son ensemble classé au niveau 7, le plus élevé, correspondant à "des effets considérables sur la santé et l'environnement".
La radioactivité mesurée à environ 50 cm au-dessus de ces flaques était d'environ 100 millisieverts par heure, selon Tepco. Un litre de cette eau contient environ 80 millions de becquerels de strontium et autres éléments radioactifs dégageant des rayons bêta. Un ouvrier qui serait exposé à ce niveau accumulerait en une heure la dose maximale autorisée en cinq années actuellement au Japon pour les travailleurs du secteur nucléaire.
Avec dépêches