
Le président américain, qui a quitté Ankara, a réaffirmé sa position en faveur de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, n'hésitant pas à afficher son "désaccord" avec le président français sur cette question.
AFP - Le président américain Barack Obama a réitéré mardi à Istanbul son soutien à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, avouant être en "désaccord" sur la question avec son "ami" et "allié", le président français Nicolas Sarkozy.
"Le président Sarkozy est un bon ami et un bon allié. Les amis ont parfois des désaccords comme celui-là", a déclaré M. Obama lors d'une discussion avec des étudiants à Istanbul, au deuxième et dernier jour d'une visite en Turquie.
"C'est vrai que les Etats-Unis ne sont pas membres de l'UE, donc ce n'est pas à nous de prendre une décision, mais cela ne m'empêche pas d'avoir une opinion", a affirmé le président, en réponse à une question d'une étudiante turque sur les réactions de M. Sarkozy à ses déclarations pro-adhésion.
M. Obama s'est prononcé dimanche lors d'un sommet UE-Etats-Unis à Prague pour l'entrée de la Turquie dans le bloc européen, une adhésion en cours de négociation depuis 2005, mais à laquelle plusieurs capitales européennes, dont Paris, sont hostiles.
Opposant de longue date de l'adhésion de la Turquie, M. Sarkozy, présent à Prague, a immédiatement adressé une fin de non-recevoir au plaidoyer du président Obama, estimant, que "s'agissant de l'Union européenne, c'est aux pays membres de l'Union européenne de décider".
Le président américain a réitéré son point de vue, lundi, devant les députés turcs.
"J'ai remarqué que les Européens ont eu pendant longtemps beaucoup d'opinions à propos de la politique américaine. Ils n'ont pas été timides pour nous faire des suggestions à propos de ce qu'on devrait faire, donc je pense qu'il n'y a rien de mal à ce qu'il y ait réciprocité", a-t-il expliqué devant les étudiants d'Istanbul.
"Mon espoir est que, le temps passant, il se passe finalement quelque chose" a ajouté M. Obama.