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Le vote des Maliens pour un nouveau président perturbé par la pluie

Les électeurs maliens votent ce dimanche pour le second tour de la présidentielle opposant Soumaïla Cissé à Ibrahim Boubacar Keïta. Dans la région de Bamako, le vote est perturbé par de fortes pluies qui menacent le taux de participation.

Qui de Ibrahim Boubacar Keïta ou de Soumaïla Cissé sera appelé à présider aux destinées du Mali ? Ce dimanche 11 août, près de 6,9 millions d’électeurs maliens sont amenés à départager les deux finalistes de l’élection présidentielle pour sortir leur pays de dix-huit mois d'une grave crise politico-militaire.

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"On s'attend à un taux de participation beaucoup plus bas"
Le vote des Maliens pour un nouveau président perturbé par la pluie

La plupart des bureaux de vote à Bamako ont ouvert comme prévu à 8h (locales et GMT) mais la pluie est très vite venue perturber cette journée cruciale. "Pour le moment c'est la catastrophe", s’est plaint à l’AFP le responsable d'un centre de vote de la capitale malienne. Bamako et sa région se sont réveillées sous un ciel gris et bas, avec de fortes pluies par intermittence, et de nombreux électeurs semblaient dans un premier temps préférer rester chez eux que de devoir affronter les intempéries pour aller voter.

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"La passion est nettement moins présente qu'au premier tour"
Le vote des Maliens pour un nouveau président perturbé par la pluie

Cette météo maussade est logique en saison des pluies, appelée "l'hivernage" en Afrique de l'Ouest, et plusieurs observateurs avaient mis en garde contre la tenue d'élections en cette période qui empêche des électeurs d'aller voter. Les Maliens ont jusqu'à 18 h pour mettre leurs bulletins dans l'urne.

Un scrutin surveillé

Le second tour de la présidentielle de dimanche, deux semaines après un premier tour réussi le 28 juillet en dépit de craintes d'attentats djihadistes, doit rétablir l'ordre constitutionnel interrompu par un coup d'État militaire le 22 mars 2012, qui a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.

Ce scrutin est surveillé par plusieurs centaines d'observateurs nationaux et internationaux et sa sécurité sera assurée par l'armée malienne, les Casques bleus de la Minusma et l'armée française.

Les deux candidats en lice, arrivés en tête du premier tour, sont des vétérans de la vie politique malienne : Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, 68 ans, est un ex-Premier ministre, et Soumaïla Cissé surnommé "Soumi", 63 ans, un ex-ministre des Finances et un ancien responsable de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).

IBK, fort de son avance de 20 points (39,79% des voix au premier tour, contre 19,70% pour Cissé), semble largement favori, d'autant qu'il a reçu le soutien de 22 des 25 candidats éliminés au premier tour dont la majorité a obtenu moins de 1% des suffrages. Mais Soumaïla Cissé table sur une mobilisation plus forte encore qu'au premier tour - 48,98 %, un taux historique au Mali - et sur une partie de près de 400 000 bulletins déclarés nuls le 28 juillet. "Il ne s'agit pas de compléter les résultats du premier tour, c'est une nouvelle élection", affirme-t-il.

Redressement économique et réconciliation

La tâche du vainqueur sera rude, car le Mali vient de vivre la plus grave crise de son histoire récente qui a laissé exsangue ce pays de quelque 14 millions d'habitants.
Cette sombre période a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg dans le nord du pays, suivie en mars 2012 par un coup d'Etat qui a renversé le président élu Amadou Toumani Touré, puis de la prise du contrôle du Nord par des groupes criminels et des jihadistes qui ont humilié l'armée et commis de nombreuses exactions avant d'en être chassés en 2013 par une intervention militaire internationale initiée par la France, toujours en cours.

Ce conflit a poussé 500 000 personnes à fuir leurs domiciles, il a accentué la pauvreté et ravivé les haines entre les différentes communautés du pays, Touareg et Arabes d'un côté assimilés aux rebelles et aux jihadistes, Noirs majoritaires de l'autre. Le nouveau président devra redresser l'économie du pays et entamer le processus de réconciliation, en particulier avec la minorité Touareg.

Les quelques centaines de milliers de Touareg du Mali vivent essentiellement dans le Nord désertique qui a déjà connu plusieurs rébellions depuis l'indépendance du Mali en 1960: une partie d'entre eux rêve d'indépendance ou au moins d'autonomie. Deux solutions rejetées avec fermeté par les deux candidats, car elles mèneraient à la partition du pays. Pour développer le nord du Mali et tenir compte de l'identité spécifique des Touareg, ils misent sur une politique de décentralisation plus poussée.

Avec dépêches