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Bouteflika propose un référendum pour une éventuelle amnistie

La campagne électorale s'achève en Algérie, alors que le président Bouteflika évoque la possibilité d'un référendum pour une éventuelle amnistie générale. Celle-ci ne "saurait intervenir sans la reddition de tous les groupes armés".

AFP - Le président sortant Abdelaziz Bouteflika a évoqué lundi au cours de sa dernière réunion électorale à Alger avant la présidentielle de jeudi un référendum pour une éventuelle amnistie générale en faveur des islamistes armés en Algérie, s'ils se rendent tous définitivement.


M. Bouteflika, dont la direction de campagne avait prédit une fin de campagne "en apothéose" avant le scrutin du 9 avril, qu'il est quasiment certain de remporter dès le premier tour, a affirmé que cette "amnistie générale (...) ne saurait intervenir sans la reddition définitive et complète des derniers groupes terroristes qui sévissent encore" dans certaines régions du pays.

Et "il n'y aura pas d'amnistie générale sans référendum car c'est le peuple qui pardonne et nous ne ferons qu'appliquer, en toute souveraineté, sa décision", a-t-il ajouté lors de sa dernière réunion électorale à Alger.

"Nous n'abdiquerons pas face à ceux qui continueront dans la voie de la terreur et de la dévastation", a enfin prévenu M. Bouteflika.

Des milliers de jeunes en particulier ont été conviés à assister à ce rassemblement dans une immense salle omnisports de la banlieue d'Alger, ultime étape de la campagne du candidat qui a parcouru en un véritable marathon 38 wilayas (départements) du pays, répétant son appel aux Algériens à aller voter.

Car si sa victoire semble acquise, M. Bouteflika cherche une réélection sans appel avec un taux de participation dépassant largement celui de 2004 (près de 55%).

Deux autres candidats ont également choisi la capitale pour terminer cette campagne électorale qui, ouverte le 19 mars, s'est déroulée sans incidents majeurs et aussi sans grands débats entre les six adversaires qui se présentent à la magistrature suprême.

Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA, nationaliste) et Djahid Younsi, présenté par El Islah (islamiste modéré), seront à Alger pour mettre un terme à dix-neuf jours de campagne, par des réunions publiques dans des salles du centre-ville.

Louisa Hanoune, du Parti des travailleurs (PT,trotskiste) était à Tizi Ouzou en Grande Kabylie, à une centaine de km d'Alger, tandis que Mohamed Saïd (Parti de la Justice et liberté, PJL - islamique modéré, non encore agréé), poursuivait sa campagne à Relizane puis Blida (respectivement à 320 km à l'ouest d'Alger et 50 km au sud).

Enfin, Ali Fawzi Rebaïne (AHD-54, nationaliste), a prévu sa dernière réunion à Tipaza, ville côtière à 70 km à l'ouest d'Alger.

Sur le terrain, plusieurs bureaux de vote itinérants ont ouvert leurs portes dès lundi matin à l'attention des nomades du grand sud, principalement dans les wilayas de Tamanrasset (34 bureaux), Illizi (14), El Bayadh (10) ou Tindouf (8).

D'autres bureaux spéciaux seront ouverts mardi et mercredi, avant que la majorité des près de 20,6 millions d'électeurs ne se rendent jeudi aux urnes.

Les autorités algériennes ont invité l'ONU, l'Union africaine, la Ligue arabe et l'Organisation de la conférence islamique (OCI) à assister à ces élections.

Les trois représentants des Nations unies n'auront cependant qu'une "mission de suivi et rapport" et non pas une "mission d'observation", a précisé lundi dans un communiqué le chef de la délégation, le Mauricien Arfan Abdool Rhaman.

"A l'issue de la mission, nous allons élaborer un rapport objectif qui sera adressé au secrétaire général des Nations unies" Ban Ki-moon, a-t-il ajouté.