À l’ouverture de son procès, Nidal Hasan, l’auteur présumé de la fusillade de Fort Hood qui a fait 13 morts en 2009, a assuré être le tireur et s'est présenté comme un "moudjahidine" ayant "changé de camp".
Au premier jour de son procès devant la cour martiale, mardi 6 août, Nidal Hasan, l'ex-psychiatre de l'armée américaine accusé d’être l’auteur de la fusillade de Fort Hood au Texas en 2009, a revendiqué être le tireur, se présentant comme un "moudjahidine" ("combattant de la guerre sainte").
"Le 5 novembre 2009, 13 soldats américains ont été tués et de nombreux autres blessés. Les preuves vont clairement montrer que je suis le tireur", a affirmé l’accusé de 42 ans, dans une courte déclaration liminaire.
"Les preuves présentées lors de ce procès vont aussi montrer que j'ai changé de camp", a poursuivi Nidal Hasan, en tenue militaire dans son fauteuil roulant. "Nous, les moudjahidines, sommes des musulmans loin d'être parfaits qui tentons d'établir une religion parfaite sur la terre de Dieu, a-t-il poursuivi. Je m'excuse pour les erreurs que j'aurais pu commettre en faisant cela."
L'accusé, considéré comme un "loup solitaire" d'Al-Qaïda, qui se préparait à être déployé en Afghanistan avant son attaque, avait, avant son procès, déclaré avoir commis cet acte pour défendre ses frères musulmans contre une guerre "illégale" dans ce pays. Lors de ce procès, il a obtenu le droit de se défendre lui-même.
"J’ai fait le mort"
L’ancien psychiatre a par ailleurs été confronté mardi aux récits des victimes du drame. Premier à prendre la parole à la barre, le sergent-chef Alonzo Lunsford a décrit la manière dont il a survécu à la fusillade qui a fait 13 morts et 32 blessés, expliquant avoir tenté de "faire le mort" avant de réaliser que ce n'était pas crédible parce que "les morts ne suent pas". Il a par ailleurs montré les sept parties de son corps sur lesquelles Nidal Hasan a tiré – la tête, le dos et le ventre.
Autre civile à témoigner contre Nidal Hasan : Michelle Harper, une employée qui travaillait sur la base au moment de l'attaque. Cette dernière a expliqué à la cour s'être cachée sous un bureau quand les coups de feu ont éclaté. Dans l'enregistrement du coup de fil qu'elle avait alors passé aux secours, et qui a été diffusé au cours de l'audience, on entend distinctement des coups de feu. "Oh mon Dieu, il a tiré sur tout le monde", avait-elle lancé à l'opérateur.
La fusillade de novembre 2009 est la pire jamais survenue sur une base militaire américaine dans l'histoire du pays. Né en Virginie de parents palestiniens, Nidal Hasan, devenu paraplégique à la suite du drame, encourt la peine de mort s'il est reconnu coupable.
Avec dépêches