Samedi soir, le Palais a annoncé l'ouverture d'une enquête sur la "regrettable libération" d'un pédophile espagnol, assurant que Mohammed VI "n'a jamais été informé (...) de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné".
La grâce royale accordée à un pédophile espagnol a viré au scandale au Maroc, où Mohammed VI a dû annoncer samedi l'ouverture d'une enquête après que des milliers de personnes eurent exprimé leur colère dans plusieurs villes, bravant la répression policière.
Le souverain souhaite "déterminer les responsabilités et les points de défaillance qui ont pu mener à cette regrettable libération", a indiqué le Palais royal dans un communiqué publié samedi soir par l'agence officielle MAP. Cette enquête devra permettre "d'identifier le ou les responsables de cette négligence afin de prendre les sanctions nécessaires", selon la même source. Le ministère de la Justice devra aussi "proposer des mesures de nature à verrouiller les conditions d'octroi de la grâce".
En outre, d'après le texte du Palais, "le roi n'a jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné". "Il est évident que jamais le souverain n'aurait consenti" à ce que ce prisonnier "puisse arrêter de purger sa peine, au regard de l'atrocité des crimes monstrueux" commis, poursuit-il.
Des Marocains ne décolèrent pas depuis la grâce accordée le 31 juillet par le roi à ce pédophile espagnol âgé d'une soixantaine d'années, condamné en 2011 à 30 ans de prison pour des viols sur onze mineurs. Cet homme, qui aurait déjà quitté le Maroc, faisait partie d'une liste de 48 prisonniers espagnols graciés au nom de l'excellence des relations bilatérales entre le Maroc et l'Espagne, d'après des médias officiels.
La principale manifestation s'est tenue vendredi soir à Rabat, près du Parlement, où plusieurs dizaines de personnes ont été blessées, ont constaté des journalistes de l'AFP. Mais d'autres rassemblements ont aussi eu lieu à Tanger et Tétouan (nord) vendredi, ou encore à Agadir (sud) samedi. Des appels ont, par ailleurs, d'ores et déjà été lancés sur les réseaux sociaux pour de nouveaux sit-in mardi et mercredi, à Casablanca, la capitale économique, et Rabat.
Avec dépêches