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Zimbabwe : Robert Mugabe réélu président dès le premier tour

La commission électorale a proclamé samedi Robert Mugabe vainqueur de l'élection présidentielle au Zimbabwe, avec 61 % des votes exprimés. Le parti du président sortant a également remporté les deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale.

Le président sortant du Zimbabwe, Robert Mugabe, a été proclamé samedi vainqueur de la présidentielle dès le premier tour, avec 61 % des voix.

"Mugabe, Robert Gabriel, de la Zanu-PF, est en conséquence dûment élu président de la République à compter de ce jour", a déclaré lors d'une conférence de presse la présidente de la commission électorale (Zec), Rita Makarau. Au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, le président sortant, âgé de 89 ans, est ainsi reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du pays. Son principal rival, Morgan Tsvangirai, candidat du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), n'a lui obtenu que 34 % des voix.

La Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe, a en outre raflé les deux tiers des sièges de l’Assemblée nationale lors des élections législatives, selon un nouveau décompte officiel de la Zec samedi. Élu dans150 circonscriptions sur 210, le parti présidentiel obtient donc la majorité qualifiée lui permettant d'amender la Constitution plus libérale promulguée il y a moins de trois mois.

"Nous ne participerons pas aux institutions du gouvernement", a annoncé le Premier ministre Morgan Tsvangirai après une réunion de crise des instances dirigeantes de son parti. "Nous irons en justice", a-t-il ajouté, dénonçant "une élection illégale" après avoir fustigé "une énorme farce".

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Réaction de l’opposant Morgan Tsvangirai

L’Union européenne inquiète, les États-Unis sceptiques

En réaction à ces résultats, Washington a également affiché son scepticisme. "Les États-Unis ne pensent pas que les résultats annoncés aujourd'hui représentent l'expression crédible de la volonté du peuple zimbabwéen", a indiqué le secrétaire d'État américain John Kerry dans un communiqué.

L'Union européenne s'est quant à elle inquiétée des "irrégularités présumées et de la participation incomplète (au scrutin), ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence". Mêmes réserves du côté de Londres : dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères, William Hague, a estimé que les irrégularités mettaient "sérieusement en question la crédibilité de l'élection".

Un membre de la commission électorale jette l’éponge

L'un des neuf membres de la commission électorale, Mkhululi Nyathi, a par ailleurs démissionné de son poste samedi, exprimant des doutes quant à l'intégrité des résultats partiels.

"Je ne veux pas énumérer les nombreuses raisons de ma démission mais elles ont toutes à voir avec la manière dont les élections générales 2013 au Zimbabwe ont été convoquées et organisées", a-t-il déclaré, dans sa lettre de démission.

"Alors que durant tout le processus j'ai gardé une dose d'espoir que l'intégrité de tout le processus puisse être sauvé au fil du chemin, cela ne s'est pas produit, d'où ma décision mûrie de démissionner", a-t-il ajouté.

Avec dépêches