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Un train déraille à Saint-Jacques-de-Compostelle, au moins 80 morts

Au moins 80 personnes ont été tuées mercredi 24 juillet dans le déraillement d'un train à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice (nord-ouest de l'Espagne). Selon la compagnie ferroviaire Renfe, 238 passagers étaient à bord.

Des dizaines de personnes ont été tuées mercredi 24 juillet au soir dans le déraillement d'un train à environ 4 km de l'entrée de la gare de la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, ville de pélerinage renommée dans le nord-ouest de l'Espagne.

Pour l'heure, on ne connaît pas le nombre définitif de victimes. Le tribunal régional de Galice a annoncé qu'au moins 80 personnes ont été tuées et au moins 143 autres blessées. Selon un journaliste de Cadena Ser, de nombreux corps recouverts de couvertures ont été déposés près de la voie. Deux-cent-dix-huit passagers et quatre employés voyageaient à bord du train à grande vitesse dont les 13 wagons ont déraillé. Le train reliait Madrid à Ferrol, à l'extrême nord-ouest de l'Espagne.

Rapidement, de longs convois d'ambulances, gyrophares allumés, se sont formés, dans une course contre la montre pour évacuer les blessés. La nuit venue, toutes les routes environnantes étaient envahies par un ballet d'ambulances, sirènes hurlantes, tandis que sur les voies, les secouristes casqués, vêtus de gilets jaunes, armés de pics, tentaient de se frayer un chemin dans les tôles froissées.

Un bâtiment municipal a été mis à disposition des familles, qui pouvaient y recevoir les conseils de psychologues et des informations. Les autorités locales ont lancé un appel aux dons du sang.

"Les wagons se sont empilés les uns sur les autres"

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"C'est la première fois qu'un accident concerne un TGV espagnol"

Les premières images retransmises à la télévision espagnole ont montré quatre wagons renversés sur la voie, dont l'un au moins complètement déchiqueté, et de la fumée et des flammes se dégageant du convoi. Un autre wagon a été projeté en l'air, jusque sur un terre-plein au-dessus de la voie. "Dans une courbe, le train a commencé à bouger et les wagons se sont empilés les uns sur les autres", a expliqué un passager rescapé, Ricardo Montesco. "J'étais dans la deuxième voiture et il y avait du feu... J'ai vu plusieurs cadavres", a-t-il ajouté.

"J'ai entendu comme un coup de tonnerre. C'était comme s'il y avait eu un tremblement de terre", a raconté à l'AFP un témoin âgé de 39 ans, Francisco Otero, qui se trouvait dans la maison de ses parents, le long de la voie. "Je suis arrivé une minute plus tard. La première chose que j'ai vue a été le cadavre d'une femme. Cela m'a beaucoup impressionné. Je n'avais jamais vu un cadavre de ma vie", a-t-il ajouté, joint par téléphone.

"Mais surtout, ce qui m'a le plus impressionné, c'était un grand silence. Il y avait aussi un peu de fumée et un petit incendie". "Tout cela était irréel. Il y avait des voisins qui s'approchaient, ils tentaient d'extraire les gens prisonniers des wagons, avec des pics, des masses, et finalement ils ont réussi avec une scie à main".

Une vitesse excessive ?

Le train a déraillé à 20h42 (18h42 GMT) "pour une raison indéterminée", selon un porte-parole de la compagnie ferroviaire Renfe. Mais jeudi matin, alors que les causes de l'accident n'étaient pas officiellement connues, la presse pointait du doigt une vitesse excessive sur un tronçon, empruntant un virage situé en zone urbaine, limité à 80 kilomètres/heure. "Grande vitesse mortelle", titrait le journal "El Mundo", selon lequel le convoi était engagé à 220 kilomètres/heure dans cette courbe délicate, le virage de A Grandeira. "L'excès de vitesse est une des hypothèses qui prédomine", écrivait le journal. Selon "El Pais", le train circulait à 180 km/h en abordant le virage.

"Une enquête est en cours et nous devons attendre" pour connaître les causes de l'accident, a déclaré un porte-parole de la Renfe. "Nous connaîtrons sous peu la vitesse quand nous analyserons les boîtes noires du train" a-t-il ajouté.

L'accident s'est produit à la veille de la Saint-Jacques, le saint patron des Galiciens, une fête traditionnelle dans cette région. Toutes les cérémonies prévues à cette occasion ont été annulées. Depuis Rio de Janeiro, le pape François a invité à prier pour les victimes et leurs familles.

Avec dépêches