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Les groupuscules d'extrême droite Troisième voie et JNR annoncent leur dissolution

Après la mort de Clément Méric, le gouvernement avait lancé une procédure de dissolution contre les groupuscule d'extrême droite Troisième voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires. Mais leur leader Serge Ayoub a pris les devants.

Le groupuscule d'extrême droite Troisième Voie et son service d'ordre les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), menacés de dissolution par le gouvernement, se sont dissous, a annoncé mardi à la presse leur chef Serge Ayoub.

"J'ai dissous pour l'honneur, pour ne pas être dissous par d'autres. Ces tartufferies, c'est fini", a-t-il déclaré, précisant que la dissolution était enregistrée depuis "une semaine" à la préfecture.

Le gouvernement "n'a plus aucune raison de nous dissoudre", a ajouté Serge Ayoub alias "Batskin", une figure des skinheads d'extrême droite aujourd'hui vétéran de la mouvance.

Le gouvernement avait lancé il y a deux semaines les procédures de dissolution de groupes d'extrême droite après le décès du militant anti-fasciste Clément Méric, le 5 juin suite à une rixe à Paris avec des skinheads. Les personnes mises en examen après la mort de cet étudiant de Sciences Po de 18 ans, dont l'auteur présumé des coups mortels, sont des sympathisants de Troisième Voie.

Le gouvernement avait annoncé que les décrets de dissolution devaient être présentés en Conseil des ministres fin juin ou début juillet.

Avec ses 20 à 30 membres, les JNR forment une sorte de service d'ordre de Troisième voie, créé en 2010 par Serge Ayoub. Crâne rasé, vêtus de noir, les JNR, qui ont participé en mai au traditionnel défilé parisien de l'extrême droite radicale, arborent parfois une devise héritée des fascistes italiens: "Croire, obéir, combattre".

"Nous sommes très déterminés et nous serons même impitoyables à l'égard de ceux qui nient les valeurs de la République, qui portent la haine", a plusieurs fois déclaré récemment le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

Mardi, la préfecture du Rhône a annoncé parallèlement qu'une procédure de dissolution avait été également engagée à l'encontre des groupes d'extrême droite "Jeunesses nationalistes" et "L'Oeuvre française".

Ces procédures de dissolution s'ajoutent à une liste de près d'une soixantaine d'organisations ou groupes politiques dissous par le pouvoir depuis 1958. La dernière dissolution remonte à 2012 et concernait un groupuscule islamiste, Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la Fierté").

AFP