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À l’E3, la PS4 remporte une bataille mais pas la guerre contre la Xbox One

, envoyé spécial à Los Angeles – Coup de massue au salon du jeu vidéo de Los Angeles : Sony a tapé fort et dans le mille sur Microsoft. En mettant en exergue les supposés faiblesses de la Xbox One, le Japonais a permis à sa PS4 de partir avec une longueur d’avance.

La guerre des nouvelles consoles peut-elle déjà être terminée avant même d’avoir commencé ? À l’issue de la première journée du salon des jeux vidéo de l’E3 à Las Vegas consacrée aux annonces des grands acteurs du secteur, c’est la question que tout le monde se pose tant Sony semble avoir marqué des points face à son concurrent direct Microsoft. La prestation du géant japonais - qui a enfin dévoilé à quoi ressemble sa console de jeux vidéo PS4 - a en effet constitué le moment fort du marathon des conférences de presse lundi 10 mai. Pas tant par les jeux que Sony a présenté, ni par le levée de rideau sur le “look” de sa console, mais plutôt par son offensive anti-Xbox One, la console de Microsoft.

Les responsables du constructeur japonais ont mis en avant deux avantages de leur PS4 qui peuvent paraître, à première vue, anodins mais qui sont autant de missiles envoyés contre Microsoft. Leur nouvelle console ne pose aucune limitation aux prêts de jeux et ne nécessite pas d’être constamment connectée à l'Internet pour être utilisée. Des annonces qui ont été accueillies par un tonnerre d’applaudissements dans la salle à même d’étonner ceux qui n’ont pas suivi les dernières péripéties de l’affrontement PS4 vs Xbox One.

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Microsoft, ami des éditeurs ?

Quoi de surprenant, en effet, à pouvoir prêter les jeux qu’on a achetés ou jouer sans relier sa console à l’Internet ? Les joueurs y sont habitués depuis que le joystick est joystick. Pourtant Microsoft a laissé entendre, peu après la première présentation de sa console fin mai 2013, qu’il comptait remettre ces deux acquis en cause.

Le constructeur américain veut mettre en place un système de protection des jeux vidéo qui limite la possibilité de les prêter ou de les revendre. Une initiative qui vise à mettre du baume au cœur des éditeurs qui ne voient pas d’un bon œil le marché de l’occasion, notamment les sites de vente de particulier à particulier comme eBay ou Leboncoin.

Non content de remettre ainsi en cause, d’après ceux qui critiquent cette idée, le droit de propriété de celui qui achète un jeu, Microsoft voudrait en outre obliger les utilisateurs de sa Xbox One à être toujours connectés à l’Internet... ou presque. Là encore, le géant américain n’a fait aucune annonce officielle en ce sens. Mais plusieurs de ses responsables ont laissé planer le doute. Ils ont suggéré que la console Xbox One vérifierait, une fois par jour, qu’elle est bien reliée à l’Internet. Si ce n’était pas le cas, les joueurs se retrouveraient privés de leur passe-temps favori le temps de retrouver le chemin du Net.

Pour Microsoft l’”expérience” Xbox One n’est, en effet, réellement complète que si les joueurs ont accès à tous les avantages du jeu en ligne. Un message qui n’est pas du tout passé auprès des joueurs qui considèrent plutôt cette obligation comme une manière de contrôler leur manière de jouer.

Sony, ami des joueurs ?

Le constructeur américain s’est bien gardé d’aborder ces deux sujets qui fâchent durant sa conférence de l’E3. Un silence qui a largement fait les affaires de Sony. En prenant le contre-pied des visées supposées de son concurrent, il a pu se poser en grand défenseur des intérêts du joueur. Une image qui vaut de l’or en terme de marketing. Une manière aussi de forcer son concurrent à clarifier les choses.

Mais l’assaut contre la forteresse Xbox One ne s’est pas arrêtée à ces points techniques. La bataille se mène aussi sur le front du prix. La PS4 sera vendue, en France, à 399 euros soit 100 euros de moins que la Xbox One. Une différence d’autant plus frappante que la console de Sony est au moins sinon plus puissante que celle de Microsoft.

Le prix peut donc sembler décisif. Pourtant le constructeur américain a, sur ce point, des arguments qui peuvent justifier l'écart. La Xbox One est, en effet, fournie avec Kinect, ce dispositif qui permet de contrôler la console grâce à la voix ou aux mouvements du corps. Rien de tel chez Sony. L’offre de divertissements de la console de Microsoft - possibilité de regarder la télé en direct sans quitter l’univers Xbox, partenariats avec des fournisseurs de contenus vidéos ou musicaux - est plus étoffée que sur la PS4. Enfin, le système de jeu en ligne de la console de Microsoft est, avec ses près de 50 millions d’abonnés, généralement perçu comme plus performant que celui de Sony. Le constructeur américain aura donc intérêt à insister sur ces points s’il veut convaincre les acheteurs de dépenser 100 euros de plus que pour une PS4.