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La Lettonie est en mesure d'intégrer la zone euro, a annoncé ce mercredi la Commission européenne. Le Parlement européen et les ministres des Finances de l'Eurogroupe devront confirmer cet avis positif en juillet.

La Lettonie est en mesure d’intégrer la zone euro, a annoncé ce mercredi la Commission européenne. Le Parlement européen et les ministres des Finances de l’Eurogroupe devront encore confirmer cet avis en juillet.

La Commission européenne a donné son feu vert à l'entrée de la Lettonie dans l'euro, estimant que le pays était dans les clous européens et avait fait les efforts nécessaires pour sortir de la crise qui l'avait frappée en 2008-2009. "La Commission a conclu que la Lettonie a atteint un degré important de convergence avec la zone euro", a indiqué la Commission dans un communiqué.

Le rapport de convergence sur la Lettonie publié par Bruxelles va être remis au Parlement européen et aux ministres des Finances de la zone euro. Ces derniers prendront la décision formelle de l'adhésion de Riga à la monnaie unique au cours d'une réunion prévue début juillet. S’ils confirment la décision de la Commission européenne, la Lettonie deviendra en 2014 le 18e membre de la zone euro.

Croissance forte après une profonde récession

"L'expérience de la Lettonie montre qu'un pays peut surmonter ses déséquilibres macroéconomiques, même graves, et en sortir renforcé", a estimé le commissaire européen aux Affaires économique, Olli Rehn. Le pays a été lourdement frappé par la crise en 2008-2009 et a été plongé dans une profonde récession. Mais, en 2012, il a enregistré une croissance de 5,6 %, la plus forte au sein de l'UE. "Après la profonde récession de 2008-2009, la Lettonie a pris des mesures décisives, soutenue par le programme d'aide financière de l'UE et du FMI, ce qui a amélioré la flexibilité et la capacité d'adaptation de son économie (...). Et cela a payé : la Lettonie devrait connaître la plus forte croissance dans l'UE cette année", a indiqué M. Rehn.

La Lettonie devrait enregistrer une croissance de 3,8 % cette année et de 4,1 % en 2014, selon les prévisions économiques de la Commission européenne publiées début mai. Les autres indicateurs traduisent une bonne santé économique et sont conformes aux critères de convergence budgétaire.

Le pays a corrigé son déficit public, de 8,1 % en 2010 à 1,2 % en 2012, soit bien en-deçà du seuil de 3 % retenu dans le pacte de stabilité. Il devrait rester à 1,2 % en 2013, selon la Commission qui a proposé fin mai de sortir le pays de la procédure d'infraction pour déficit excessif. Riga est aussi dans les normes pour la dette, qui s'élevait l'an dernier à 40,7 % du PIB, largement sous la barre fatidique des 60 %.

Un point faible : l’inflation

Concernant l'inflation, le pays a aussi rempli les critères de Maastricht, avec un taux moyen de 1,3 % entre mai 2012 et avril 2013, bien au-dessous de la valeur de référence de 2,7 % sur cette période. Mais il reste "des inquiétudes concernant le caractère durable de la convergence de la Lettonie en matière d'inflation", écrit la Banque centrale européenne (BCE) dans son rapport sur la Lettonie, également rendu public mercredi. "Au cours des dix dernières années, l'inflation en Lettonie a été très volatile, allant de -1,2 % à 15,3 %", souligne la BCE qui estime qu'il sera difficile pour Riga de maintenir des taux d'inflation bas à moyen terme.

La Lettonie, qui a rejoint l'UE en 2004, sera le deuxième pays de l'ex-URSS à intégrer la zone euro, après l'Estonie qui avait adhéré à la monnaie commune en janvier 2011. Le troisième pays balte, la Lituanie, espère adopter l'euro en 2015.

Les dirigeants lettons estiment que l'adhésion à l'euro apportera à leur pays une stabilité financière, stimulera les investissements et éliminera toute spéculation sur la monnaie nationale. Mais la population n'est guère enthousiaste. Selon un sondage réalisé mi-mai par l'institut TNS, 62 % des Lettons sont contre.

Avec dépêches