
Pour rattraper son retard en la matière, la France souhaite acheter des drones de surveillance. Paris négocie actuellement avec les deux pays qui en produisent, Israël et les États-Unis, a annoncé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
L’un des axes prioritaires du Livre blanc de la Défense, présenté le 29 avril dernier, est confirmé. Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense, a indiqué dimanche que la France s’apprêtait à acheter des drones de surveillance américains ou israéliens.
Selon "Le Monde", Paris a obtenu vendredi 17 mai l’accord du Pentagone et n'attend plus que celui du Congrès pour l'achat en urgence de deux drones américains. Invité du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien, Jean-Yves Le Drian a confirmé l'information et a précisé que les discussions concernaient également Israël.
"Il nous faut aujourd'hui ces moyens à court terme", a-t-il dit. "Nous sommes en discussion avec les uns et les autres pour pouvoir en acquérir immédiatement", a-t-il ajouté. L’intervention en Afghanistan, et plus récemment celle au Mali, a montré le retard français en matière de drones, ces aéronefs sans pilote essentiels dans les guerres modernes.
En attendant une coopération européenne
"La France a raté le rendez-vous des drones", a déploré le ministre. "J'ai constaté en arrivant qu'il était indispensable d'avoir cette capacité-là qui nous permet d'avoir une vision d'un territoire, d'un théâtre d'opération extrêmement précis. Donc, c'est un outil indispensable dans les perspectives de demain", a-t-il souligné.
En attendant un drone de nouvelle génération espéré pour la prochaine décennie et qui pourrait faire l'objet d'une coopération européenne, la France avait le choix entre deux options : moderniser son drone actuel, le Harfang d'EADS , dont le contrat arrive à échéance fin 2013, ou acheter des drones américains ou israéliens. C’est donc la deuxième option qui a été choisie par le ministre de la Défense, estimant qu’il y avait "urgence".
"Mais en même temps, j'insiste sur le fait qu'il faut une solution pérenne, se préparer à construire au niveau européen des drones d'une nouvelle génération", a-t-il expliqué. "Il faut que les industriels et européens se mettent en relation pour élaborer ce qui pourra être demain le drone de nouvelle génération", a-t-il ajouté.
Un contrat de 300 millions d'euros, selon "Le Monde"
Selon "Le Monde", la France va dans un premier temps acheter deux exemplaires du drone américain Reaper, de General Atomics, un modèle de type Male (moyenne altitude – longue endurance). Leur livraison est prévue fin 2013, afin de soutenir les opérations au Mali. À plus long terme, Paris en achètera cinq à sept, pour environ 300 millions d’euros, toujours selon le quotidien.
Des chiffres que Jean-Yves Le Drian n’a pas confirmé dimanche : "Il nous en faut quelques-uns, mais je ne vais pas livrer ici les discussions que nous avons avec les uns et les autres. Dans le livre blanc de la Défense, on en annonce douze", a-t-il rappelé, en précisant qu'il s'agissait de drones d'observation pas des drones armés.
Avec dépêches