
Auteur présumé de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris, en 1980, le Libano-Canadien Hassan Diab, dont l'extradition est réclamée par la France, a été remis en liberté contre une caution de 175 000 euros.
AFP - Un Libano-Canadien, Hassan Diab, auteur présumé d'un attentat qui avait fait quatre morts près d'une synagogue de la rue Copernic à Paris en 1980, a été remis en liberté mardi par un juge canadien en attendant son éventuelle extradition vers la France.
En échange, M. Diab devra payer une caution de 290.000 dollars canadiens (environ 175.000 euros) et respecter "des conditions très très strictes", a déclaré le juge Robert Maranger de la Cour supérieure de l'Ontario.
M. Diab sera aussi assigné à sa résidence à Ottawa, devra vivre avec sa compagne et ne pourra sortir, par exemple pour aller travailler, qu'avec les personnes s'étant portées garantes de sa bonne conduite. Il devra également porter un bracelet électronique et respecter un couvre-feu nocturne.
Moyennant le respect de ces conditions, il pourra recouvrer sa liberté mercredi ou jeudi, a indiqué le magistrat.
M. Diab, un professeur de sociologie à temps partiel dans deux universités d'Ottawa, avait été arrêté le 13 novembre dans la banlieue de la capitale canadienne à la demande de la justice française.
Celle-ci accuse l'homme âgé de 55 ans d'être l'auteur de l'attentat qui avait aussi fait une quarantaine de blessés rue Copernic à Paris le 3 octobre 1980. M. Diab affirme être victime d'une homonymie.
Un juge canadien avait décidé en décembre que M. Diab resterait en détention pendant la durée de la procédure d'extradition. Mais une cour d'appel a ordonné une nouvelle audition sur une question de procédure.
Avant de prendre sa décision, le juge Maranger a noté "la gravité des accusations" pesant sur M. Diab et insisté sur le fait qu'il revenait à ce dernier et à ses défenseurs de le convaincre qu'il pouvait être remis en liberté.
"Ce fut un attentat terroriste bien préparé", a rappelé le juge.
Il a aussi noté les craintes exprimées par la Couronne (ministère public) que M. Diab ne profite de sa remise en liberté pour s'enfuir.
Il a aussi souligné que le dossier contre lui était "modérément" solide.
Mais le juge a aussi précisé que M. Diab n'avait pas "d'antécédents criminels" et qu'il n'avait jamais tenté de fuir avant son arrestation, malgré le fait qu'il savait depuis un an - par un article du Figaro - être dans la ligne de mire de la justice française.
Il a aussi qualifié d'"exceptionnelles" les garanties fournies par M. Diab et ses défenseurs en échange de sa remise en liberté.
Après toutes ces considérations, le juge a déclaré que dans ce cas précis "la détention n'était pas nécessaire pour maintenir la confiance (du public) à l'égard de la justice".
M. Diab risque la prison à perpétuité s'il était jugé en France.
Selon le dossier à charge français, M. Diab a fait partie du Front Populaire de libération de la Palestine - Opérations Spéciales (FPLP - OS), un groupe radical qui serait responsable entre autres de cet attentat.