L’émissaire de l’ONU Lakhdar Brahimi a qualifié de "premier pas important", la proposition conjointe des États-Unis et de la Russie d’organiser une conférence internationale sur la guerre en Syrie. Opposants et pro-régime n’ont pas encore réagi.
Il s’agit d’un "premier pas très important". Le médiateur international Lakhdar Brahimi s’est félicité, mercredi 8 mai, de l’accord qui se profile entre la Russie et les États-Unis dans l’épineux dossier syrien.
Les connexions internet entre la Syrie et l'extérieur ont été coupées mardi soir, selon des données de Google et d'autres groupes de télécommunication.
"C'est quelque chose que nous avons vu à deux reprises", a dit Christine Chen, responsable en chef chargée de la liberté d'expression chez Google. "Cela s'est produit en Syrie en novembre dernier et en Egypte au cours du printemps arabe."
En l'état, rien ne permet de déterminer avec certitude l'origine de la coupure qui touche l'ensemble du pays, à moins qu'une des parties du conflit qui ensanglante le pays ne la revendique, ont dit des experts.
Moscou et Washington ont, en effet, trouvé un terrain d’entente pour inciter le régime syrien de Bachar al-Assad et la rébellion à trouver une solution politique au conflit. "Il s'agit de la première information optimiste depuis très longtemps", s’est réjoui, via un communiqué, l’émissaire des Nations unies que certains disaient en passe de démissionner, il y a peu. " Ce n'est néanmoins qu'un premier pas", a-t-il toutefois nuancé.
En visite dans la capitale russe, mardi, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a déclaré lors d'une intervention conjointe devant la presse avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qu’une conférence internationale rassemblant aussi bien des pro-régime que des opposants pourrait avoir lieu avant la fin du mois de mai.
John Kerry a également fait état de discussions "très productives, très chaleureuses et amicales" plus tôt dans la journée avec le président Vladimir Poutine, ayant permis de "contribuer de manière significative à notre capacité à définir la voie à suivre" en ce qui concerne la Syrie.
Rien n'indique toutefois que le régime syrien, qui dit lutter contre des "terroristes" et les opposants, qui réclament le départ de Bachar al-Assad, accepteront de participer à une telle réunion après deux ans de soulèvement ayant pris des allures de guerre civile au prix de plus de 70 000 morts.
Reprise d’une ville stratégique aux rebelles
Sur le terrain, les affrontements se poursuivent. Les partisans du président syrien se sont emparés, mercredi, d'une ville du sud d'importance stratégique après deux mois d'intenses bombardements, a-t-on appris de sources proches de l'opposition.
Kharbat Ghazaleh, située dans la plaine du Hauran, est un point de transit sur l'autoroute qui relie Damas à la Jordanie. Cette plaine, qui s'étend jusqu'au plateau du Golan, sous occupation israélienne, était le point de départ de l'insurrection qui a débuté en mars 2011.
Près d'un millier de combattants rebelles ont évacué Kharbet Ghazaleh après avoir perdu l'espoir de recevoir un soutien matériel en provenance de Jordanie.
"Demain, une immense tragédie va se produire, la route de l'approvisionnement du régime vers Deraa sera rouverte et les officiers y retourneront et les munitions seront à nouveau acheminées et les bombardements reprendront", craint Abou Yacoub, le commandant de la Brigade des martyrs de Ghazaleh interrogé par l’agence Reuters.
Avec dépêches