Des hommes armés ont pris d'assaut un centre de la police de Lahore. Le nombre de personnes tuées reste indéterminé. Cette attaque rappelle celle menée, le mois dernier dans cette même ville, contre l'équipe sri-lankaise de cricket.
AFP - Des hommes armés ont attaqué lundi un centre d'entraînement de la police près de Lahore, dans l'est du Pakistan, faisant vingt morts, une nouvelle attaque spectaculaire qui rappelle celle menée il y a un mois contre l'équipe de cricket du Sri Lanka dans cette ville.
"Il y a au moins 20 morts", a déclaré à l'AFP un responsable de la police de Lahore, Amjad Ahmad, présent à l'extérieur du centre d'entraînement.
D'autres responsables policiers ont affirmé que ce bilan pourrait être plus lourd en raison de la violence de la fusillade qui opposait les forces de l'ordre aux assaillants.
Selon les premières informations fournies par la police, des assaillants armés, déguisés en policiers, se sont introduits dans un centre d'entraînement de la police situé à Manawan, près de Lahore, la deuxième ville du pays.
Des renforts de police, à bord de véhicules blindés, sont arrivés sur les lieux et ont bouclé les abords du centre d'entraînement, un grand bâtiment entouré d'espaces verts. Une fusillade nourrie s'est poursuivie une partie de la matinée.
Les images de télévision montraient plusieurs corps gisant au sol, sans qu'il soit possible de savoir s'il s'agissait de morts ou de blessés, tandis que des policiers évacuaient au moins un autre corps sur un brancard.
"Des hommes armés non identifiés ont attaqué un centre d'entraînement de la police, nous avons appelé des troupes d'élite" en renfort, a déclaré à la presse un haut responsable de la police, Mumtaz Sukhera.
"Des hommes armés non identifiés portant des uniformes de la police sont entrés dans le centre d'entraînement", a indiqué à l'AFP un autre haut responsable policier, Inam Wahid.
Les images filmées en direct par les télévisions montraient des policiers rampant au sol tandis que d'autres se protégeaient derrière leurs véhicules blindés, pendant que des tirs claquaient.
Lahore, la grande ville de l'est du Pakistan, avait été, le 3 mars, le théâtre d'une spectaculaire attaque menée par un commando d'environ 12 hommes armés contre les joueurs de l'équipe de cricket du Sri Lanka. Huit personnes avaient été tuées, deux civils et six policiers qui escortaient les joueurs.
Les assaillants avaient réussi à prendre la fuite et n'ont jamais été retrouvés. L'attaque n'a pas été élucidée.
Cette attaque en pleine ville, puis la fuite des assaillants, avaient mis en lumière de graves lacunes dans le dispositif de sécurité qui entourait les joueurs et le gouvernement avait été vivement critiqué pour son inefficacité dans la lutte contre le terrorisme.
Environ 1.700 personnes ont été tuées au Pakistan dans une vague d'attentats imputés aux talibans et combattants du réseau Al-Qaïda, lancée en juillet 2007, après l'assaut donné par l'armée contre la Mosquée rouge, un repaire d'islamistes à Islamabad.
Il s'agit le plus souvent d'attentats suicide.
Le dernier en date, commis par un kamikaze à l'heure de la prière, a fait vendredi une cinquantaine de morts dans une mosquée du nord-ouest du pays, quelques heures avant l'annonce par le président américain Barack Obama de sa nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme en Afghanistan, qui place le Pakistan au centre de ce dispositif.
L'attaque de lundi rappelle en revanche par les méthodes employées celle du 3 mars à Lahore.
Cette attaque avait été menée par un commando lourdement armé, visiblement très bien entraîné, qui avait ouvert le feu à l'arme automatique contre le convoi tansportant les joueurs, et avait réussi à déjouer la riposte de la police avant de prendre la fuite.