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Enlevés le 19 février dernier, les trois adultes et les quatre enfants de la famille Moulin-Fournier sont en bonne santé, affirment les autorités camerounaises. Aucune rançon n'a été versée pour leur libération, a affirmé François Hollande.

"Ils sont tous sains et saufs", a déclaré Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence camerounaise. Enlevés le 19 février dernier, les sept membres de la famille Moulin-Fournier - trois adultes et quatre enfants - ont été libérés et remis aux autorités camerounaises, jeudi soir.

Libérés dans la nuit de jeudi à vendredi "dans une zone entre le Nigeria et le Cameroun, les otages sont arrivés en fin de matinée à l'ambassade de France de Yaoundé, a constaté la correspondante de RFI pour France, Sarah Sakho. Ils "sont "extrêmement heureux et en forme", a fait savoir, de son côté, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui s'est entretenu avec la famille au téléphone. Il est en route pour Yaoundé afin de retrouver la famille et la ramener à Paris.

"Ils vont bien. Nous allons procéder à des examens médicaux parce qu'ils ont vécu pendant deux mois dans des conditions extrêmement difficiles", a poursuivi le ministre, qui a  remercié toutes les autorités régionales. "C'est une très bonne nouvelle qui montre qu'en agissant avec détermination et discrétion on arrive à une libération", a-t-il ajouté.

Coopération entre le Nigeria, le Cameroun et la France

De son côté, François Hollande a réagi, lors d'une conférence de presse à l'Élysée en fin de matinée, pour exprimer son "immense soulagement" concernant la libération des otages, détenus "dans des conditions éprouvantes". Le chef de l'État a également précisé qu'aucune rançon n'avait été versée. "C'est en étant le plus discrets possible que nous pouvons être le plus efficaces", a-t-il expliqué. "Nous ne changerons pas notre principe qui est le non versement par la France de rançon". Des "contacts" ont été noués ces dernières semaines en coopération avec les autorités camerounaises et nigérianes, a-t-il ajouté.

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Un peu plus tôt, l'Élysée avait salué les autorités camerounaises et nigérianes qui ont travaillé à cette issue heureuse, "et notamment le président (camerounais Paul) Biya, en étroite collaboration avec la France". Interrogé par France 24 sur l'éventuel versement d'une rançon, le ministre de la Communication camerounais Issa Tchiroma Bakary a indiqué que la libération avait été obtenue "grâce à la discrétion du Nigeria, de la France et du Cameroun".

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Deux mois d'attente "interminable"

"Ils sont libres, enfin libres ! C'est formidable ! Après ces deux mois d'attente interminable...", a réagi un proche de la famille, tandis que de nombreux membres du comité de soutien ont aussitôt tweeté la nouvelle et posté des messages de joie sur la page Facebook du comité.

Le père, la mère et leurs quatre garçons âgés de 5 à 12 ans résidaient depuis 2011 à Yaoundé où le père, Tanguy, est employé expatrié du groupe GDF Suez. Cyril Moulin-Fournier, le frère de Tanguy, qui vit en Espagne, les avait rejoints pour des vacances. La famille avait été enlevée dans le nord du Cameroun où elle était allée visiter un parc national.

Le groupe islamiste nigérian Boko Haram avait revendiqué leur enlèvement le 25 février avant de les conduire au Nigeria. Dans deux vidéos, diffusées les 25 février et 18 mars, la secte réclamait, en échange de leur libération, celle de femmes et d'enfants membres de l'organisation détenus dans les prisons nigérianes et camerounaises.