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Au plus bas dans les sondages, Hollande part à la reconquête des Français

Pour François Hollande, "l'essentiel est d'avoir un cap et de s'y tenir". À l’occasion d'un déplacement à Dijon, le président français, en difficulté dans les sondages, cherchera à rassurer les Français sur sa capacité à sortir le pays de la crise.

Mué en chef de guerre, "Papa Hollande", comme le surnomme les Maliens, a largement occupé la scène internationale depuis le début de l’opération Serval, le 11 janvier 2013. Accueilli en sauveur au Mali, dans l’Hexagone, en revanche, François Hollande est confronté à une chute vertigineuse de popularité, selon les sondages. Alors pour le président, il est désormais temps de renouer avec les Français.

Inaugurant un nouveau type de déplacements "longs" à travers la France, le chef de l’État se rend ce lundi en Côte d’Or. C’est la première fois qu’un président français y restera pour deux jours. "Il y a un an, jour pour jour, j’étais à Dijon comme candidat pour exprimer ma vision de la République et ma confiance dans la vitalité de nos territoires. J’y reviens aujourd’hui comme président pour lancer un appel à la mobilisation des forces vives de notre pays", explique François Hollande dans une interview pour le "Bien Public", la première accordée à un quotidien régional depuis son élection.

Au programme : visite d’entreprises, rencontre avec des jeunes, signature de contrats Emplois d'avenir… Le chef d’État endosse, cette fois-ci, le rôle de pédagogue défendant les réformes prévues par son gouvernement.

"Constance, endurance, espérance"

Convaincu qu’il a la capacité de sortir la France de la crise, le président a de nouveau fait part de ses priorités que sont la lutte contre le chômage, la compétitivité des entreprises françaises et le financement des retraites. "Nous parviendrons à relever ces défis à trois conditions : la justice dans la répartition des efforts, le compromis social plutôt que le conflit, et la confiance des Français dans leur avenir. C’est pourquoi j’entends les convaincre que nous sommes sur le bon chemin", énonce-t-il dans le "Bien Public", réaffirmant sa volonté d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année et ce malgré une croissance qui s'annonce pratiquement nulle en 2013.

Sa feuille de route, il la décrit en trois mots. La constance, d’abord :"L’essentiel est d’avoir un cap et de s’y tenir." L’endurance, ensuite : "La résistance aux humeurs, aux modes, aux pressions, aux intérêts est la meilleure façon de garder le rythme de la marche." Et enfin l’espérance : "La France a déjà prouvé sa capacité à surmonter les épreuves par un sursaut collectif. Il en sera de même avec la crise que nous traversons."

François des villes, François des champs

Point d'orgue de son déplacement, François Hollande prononcera un discours mardi 12 mars devant les "forces vives" à la mairie de Dijon. L’occasion de rassurer les Français, mais aussi les élus locaux inquiets de la rigueur budgétaire et des cinq milliards d'euros d'économies supplémentaires prévues pour 2014.

Sur tous les fronts, il s’attachera à revenir sur les mesures adoptées par le gouvernement pour redynamiser la politique de la Ville notamment les "emplois francs", qui sont des contrats de travail exemptés de charges afin de favoriser l'emploi des jeunes des quartiers défavorisés. Mais il prendra également la route pour rencontrer des élus et des habitants de petites communes rurales afin de traiter, entre autres, du problème des déserts médicaux.

Renouant avec les promesses d'une présidence "normale", François Hollande viendra en train et dormira à la préfecture.

Avec dépêches