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Ennahda refuse la dissolution du gouvernement annoncée par le Premier ministre tunisien

La proposition du Premier ministre Jebali de former un nouveau gouvernement, après le meurtre de Chokri Belaïd, s'est heurtée à une fin de non-recevoir. Le pays devrait être paralysé vendredi par une grève générale.

Retour sur les principaux événements qui ont agité la Tunisie jeudi 7 février.

  • Le président du groupe parlementaire Ennahda, Sahbi Atig, s'est fermement opposé à la formation d'un gouvernement de technocrates apolitiques formulée la veille par le Premier ministre Hamadi Jebali, lui-même dirigeant de ce parti. Le chef du parti islamiste a, en outre, souligné que faute de Constitution, le Premier ministre n'avait juridiquement pas "le droit de démettre de leur fonction les membres du gouvernement".
  • Des heurts ont opposé quelques centaines de manifestants et policiers à Tunis et Gafsa (centre), après les violences de la veille qui avaient fait un mort dans les rangs de la police dans la capitale. À Siliana, dans le nord-est du pays, des manifestants ont brûlé le siège du parti islamiste au pouvoir Ennahda.
  • La police a tiré des gaz lacrymogènes sur quelques centaines de manifestants dans le centre de Tunis qui dénonçaient jeudi l'assassinat la veille de l'opposant Chokri Belaïd.
  • Emboîtant le pas à un appel de quatre partis politiques, la centrale syndicale historique UGTT, forte de 500 000 membres, a appelé à une grève générale vendredi, jour des funérailles de Chokri Belaïd.
  • La Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) a demandé jeudi aux autorités de protéger les personnalités politiques menacées. L'UGTT a d'ailleurs annoncé que son secrétaire général, Houcine Abbasi, avait reçu jeudi une menace de mort anonyme par téléphone dans la journée.
  • Face aux risques d'instabilité, l'ambassade de France a appelé ses 25 000 ressortissants en Tunisie à la prudence et a annoncé la fermeture des écoles françaises (plus de 7 000 élèves) vendredi et samedi.
  • La France doit "soutenir les démocrates" en Tunisie pour que les "valeurs de la révolution du jasmin ne soient pas trahies", a déclaré jeudi le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
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Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, condamne l'assassinat de Chokri Belaïd
Ennahda refuse la dissolution du gouvernement annoncée par le Premier ministre tunisien
  • Le ministère tunisien de l'Enseignement supérieur a parallèlement décidé la fermeture des universités sur tout le territoire national de vendredi à lundi, alors que les enseignants étaient en grève sur le campus de la Manouba, bastion de la gauche près de Tunis.
  • Les avocats et magistrats se sont mis en grève dès jeudi pour dénoncer le meurtre de Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l'Homme. À Tunis, les salles d'audience du principal tribunal étaient vides.
  • Une partie de l'opposition et la famille de Chokri Belaïd accusent Ennahda d'être responsable de l'assassinat du leader de gauche, un crime sans précédent depuis la révolution. Ennahda rejette ces accusations, alors qu'une milice pro-islamiste est régulièrement accusée d'attaquer les opposants au pouvoir en place. Aucune avancée dans l'enquête n'a été annoncée jeudi.
  • Parallèlement, des opposants ont réclamé la dissolution de l'ANC, qui a été élue il y a 15 mois mais qui ne parvient pas à rédiger de Constitution faute de compromis sur lequel les deux-tiers des députés pourraient s'accorder.
  • Des témoins ont rapporté qu’un commissariat de police de la capitale tunisienne a été attaqué et mis à sac par plusieurs centaines de manifestants.
  • La diplomatie américaine a condamné une nouvelle fois l'assassinat de Chokri Belaïd tout en saluant la poursuite du dialogue entre le gouvernement et l'opposition. Washington n’a pas prévu de modifier le dispositif de sécurité pour son ambassade et ses ressortissants.

FRANCE 24

Tags: Tunisie, Ennahda,