Les forces françaises, qui ont été rejointes par des soldats tchadiens, poursuivent leur offensive dans le nord-est du Mali, où sept otages français sont probablement retenus. Leurs familles craignent l’échec d’une future opération de libération.
L'armée française et des éléments de l'armée tchadienne ont poursuivi, lundi, leur offensive au Nord-Mali, dans le cadre de l’opération Serval. Selon le ministère français de la Défense, 1 800 soldats tchadiens sont parvenus à pénétrer dans la ville de Kidal afin de "sécuriser" cet ancien fief des groupes islamistes armés.
"Les Français continuent, quant à eux, de contrôler l'aéroport grâce au renfort de deux sections parachutistes" - quelques dizaines d'hommes - du 1er RCP basé à Pamiers (Ariège), indique la même source. Les soldats français déployés au Mali sont désormais au nombre de 4 000.
Près de 3 800 soldats africains, dont un peu plus de 2 000 appartiennent à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), sont également présents dans le pays. Un dispositif qui doit encore être renforcé dans les semaines à venir.
L’inquiétude des familles des otages au Sahel
Depuis leur fuite de Gao, Tombouctou et plus récemment de Kidal, les djihadistes se sont repliés dans l’extrême nord-est du pays où seraient également détenus les sept otages français enlevés ces dernières années au Sahel.
"La proximité des forces armées, dont les forces françaises, près de leur lieu d'emprisonnement, est à la fois une raison d'espérer et renforce la peur des familles, tout en leur donnant une lueur d'espoir", ont déclaré plusieurs familles d’otages dans un communiqué commun. Thierry Dol, Marc Feret, Daniel Larribe et Pierre Legrand ont été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) il y a deux et demi à Arlit (nord du Niger).
Trois autres otages, enlevés au Mali en 2012 par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), seraient également retenus dans cette région montagneuse du massif des Ifoghas.
Selon des sources de sécurité et un député malien, une délégation de Touareg locaux a récemment rencontré les ravisseurs des otages français, assurant que certains se sont montrés dans "de bonnes dispositions".
En outre, Shehu Abdul Kadir, le commandant nigérian de la Misma, a affirmé que ses hommes travaillaient à la libération desdits otages français. "Nous y travaillons. (...) Je ne veux pas vous révéler la teneur de nos plans, on garde ça pour nous pour l'instant. Les autorités compétentes vous préviendront", a-t-il annoncé sur BFM TV ce lundi.
Une information que Paris n’a pas confirmée. Libérer les otages "ne fait pas partie des missions de la Misma", a déclaré une source française. "Il voulait sans doute parler globalement de la mission, de son objectif de reprendre le contrôle du nord du pays", a poursuivi une autre source militaire française.
Hollande devant le Parlement européen
Sur le front diplomatique, François Hollande est attendu, ce mardi, devant le Parlement européen de Strasbourg où il doit s’exprimer pour la première fois depuis son élection à la présidence. Trois jours après son déplacement au Mali, où il a été accueilli en "libérateur", le chef de l'État devrait évoquer la situation dans ce pays où la France est désormais engagée militairement depuis trois semaines avec un soutien européen considéré, jusqu'à maintenant, comme timide par nombre d'observateurs.
L'ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé (UMP), a récemment estimé que "l'Europe avait été nulle" dans ce dossier. Après l'aide logistique apportée par certains pays, l'UE doit désormais déployer au Mali des formateurs pour permettre aux forces africaines de prendre le relais de la France.
Mais le Mali ne sera pas le seul sujet abordé devant les partenaires européens de la France. Les questions européennes seront bien évidemment au centre des débats à deux jours du sommet de Bruxelles où l'adoption du budget de l'UE pour la période 2014-2020 s'annonce très difficile.
FRANCE 24 avec dépêches