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La petite Élise recherchée en Suisse

Après la fausse piste russe, les enquêteurs en charge de l'enlèvement d'Élise, la fillette de trois ans kidnappée vendredi à Arles, ont orienté leurs recherches vers la Suisse, où l'enfant se serait rendue en train accompagnée d'une femme.

AFP - Elise, la fillette enlevée vendredi dans le sud de la France, dont le père français et la mère russe se disputent la garde, n'a pas rejoint la Russie, a indiqué un diplomate français à Moscou, et les recherches se poursuivaient dimanche notamment en Suisse.

Ni Elise, enlevée à Arles (Bouches-du-Rhône) par deux hommes et une femme alors qu'elle rentrait de l'école avec son père, ni sa mère, Irina Belenkaya, "ne sont sur le territoire russe aux dernières nouvelles", a déclaré dimanche à l'AFP un diplomate en poste à l'ambassade de France à Moscou.

Le père d'Elise, Jean-Michel André, accuse la mère de la fillette, avec qui il est en instance de divorce, d'être l'auteur du rapt et de vouloir ramener Elise en Russie.

La justice française étudie cette piste sérieusement mais rappelle qu'elle ne dispose à ce jour "d'aucun élément technique, empreinte ou preuve tangible" permettant de dire avec certitude que la mère est impliquée dans l'enlèvement.

Après une fausse alerte samedi indiquant qu'Elise et ses ravisseurs se trouvaient dans un avion entre Genève et Moscou, les enquêteurs ont tourné leur regard vers la Suisse, où l'enfant se serait rendue en train, vendredi après-midi, accompagnée d'une femme.

"A l'heure actuelle, l'hypothèse la plus probable tient au témoignage d'une ressortissante helvétique qui affirme avoir vu l'enfant accompagnée d'une femme dans un train vers la Suisse vendredi", a déclaré dimanche à l'AFP le procureur de la République de Tarascon, Antoine Paganelli.

"Les autorités suisses sont en alerte et font le nécessaire", a-t-il ajouté, précisant que ce témoignage crucial avait pu être collecté grâce au plan Alerte enlèvement lancé vendredi. Ce plan prévoit notamment la diffusion du signalement de l'enfant dans les médias et sur les autoroutes.

Joint par l'AFP, le père de la fillette s'est dit "un peu rassuré" par les informations de l'ambassade de France à Moscou.

Depuis deux ans, la fillette est ballottée par ses parents entre France et Russie.

En 2007, alors que le couple se sépare, Irina Belenkaya emmène sa fille en Russie. M. André a pourtant obtenu la garde de la fillette par la justice française. Un mandat d'arrêt international est alors lancé contre la mère qui serait passée par l'Espagne, selon la presse russe.

Déterminé à récupérer l'enfant, M. André apprend le russe, fait appel à des enquêteurs et retrouve la trace d'Elise. Selon lui, Irina Belenkaya était revenue vivre avec son ex-mari.

Le 20 septembre 2008, après plusieurs voyages préparatoires, "je me suis présenté à la nounou, j'ai flanqué un bouquet de fleurs dans ses bras et j'ai emmenée Elise", a raconté à l'AFP M. André. Selon la nounou, interrogée par la presse russe, deux hommes ont pris part à l'action.

La mère d'Elise n'était pas présente, en voyage d'affaire. "Je n'aurais pas agi de cette façon si elle avait été là", a dit le père.

Ils fuient en voiture puis en train et changent ensuite fréquemment de domicile en France par "peur d'une tentative d'enlèvement de la mère", selon M. André.

La justice française demande un domicile plus stable dans l'intérêt de l'enfant et le père choisit Arles. Il fait aujourd'hui l'objet d'un mandat d'arrêt russe pour avoir pris la fillette car la mère avait obtenu la garde d'Elise dans ce pays et la justice russe considère qu'il y a eu rapt.

M. André a de nouveau appelé la mère à se signaler "le plus vite possible", se disant prêt à abandonner sa plainte et à trouver un terrain d'entente pour la garde d'Elise.