Le gouvernement irlandais a dévoilé mardi un projet de loi autorisant l'avortement si la vie de la mère est en danger. En novembre dernier, le décès d'une femme qui s'était vue refuser une interruption de grossesse avait suscité une vive émotion.
Le gouvernement irlandais a annoncé mardi qu'il allait déposer un projet de loi autorisant l'avortement dans les cas où la vie de la mère est en danger, après l'immense émotion soulevée par le décès d'une jeune femme qui s'était vu refuser une interruption de grossesse dans un hôpital.
L'avortement est interdit en Irlande. Toutefois, en 1992, la Cour suprême avait jugé qu'il devait être autorisé quand la vie de la mère est en danger, mais aucune loi n'a été votée depuis pour faire appliquer cette décision.
"La législation doit définir clairement quand il est possible de mettre fin à une grossesse, c'est-à-dire quand il y a un danger réel et substantiel pour la vie - ou la santé- de la patiente et quand ce danger ne peut être écarté qu'en mettant un terme à la grossesse", a indiqué le département de la Santé dans un communiqué.
Cette législation découlera de la décision de la Cour suprême et ne nécessitera donc pas l'organisation d'un référendum, susceptible de diviser l'opinion dans ce pays catholique.
"Je sais qu'il s'agit d'une question très sensible. Mais le gouvernement veut que la sécurité des femmes enceintes en Irlande soit assurée et la renforcer", a déclaré le ministre de la Santé, James Reilly.
Il a promis que des consignes claires seraient données aux professionnels de santé, tout en "respectant le droit à la vie d'un enfant à naître".
Ce projet de loi devrait être soumis au Parlement l'an prochain et un texte de loi devrait être adopté avant l'été.
Le décès en octobre dans un hôpital irlandais d'une Indienne à qui on avait refusé une interruption de grossesse alors qu'elle faisait une fausse couche, a soulevé une vague d'indignation.
Cette jeune dentiste, âgée de 31 ans, était enceinte de 17 semaines quand elle s'est présentée à l'hôpital avec d'importantes douleurs dans le dos.
Informée qu'elle faisait une fausse couche, elle avait demandé à plusieurs reprises que l'on mette un terme à sa grossesse, selon son mari, mais les médecins avaient refusé de le faire tant que le coeur du foetus battait.
La jeune femme est décédée d'une septicémie quelques jours plus tard.
Des manifestations avaient eu lieu dans le pays en hommage à la victime.
La Cour européenne des droits de l'homme avait condamné l'Irlande en 2010 pour avoir contraint une femme atteinte d'un cancer et qui craignait qu'une grossesse n'aggrave son état, à aller subir un avortement à l'étranger.
Quelque 4.200 Irlandaises, selon les estimations, se rendent chaque année au Royaume-Uni et sur le continent pour y subir un avortement.
AFP