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Jihad Makdissi, porte-parole de la diplomatie syrienne, s'est volatilisé

Où est passé Jihad Makdessi ? Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères syrien, qui défendait régulièrement la politique du régime, a quitté la Syrie il y a quelques jours. Reste à savoir s'il s'agit d'une défection.

Le régime syrien a perdu sa voix. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi, qui s'exprimait souvent lors de conférences de presse à Damas ou sur son compte Twitter pour défendre la politique du régime, a quitté la Syrie. Toutefois, il est encore trop tôt pour évoquer une défection en bonne et due forme, tant les versions divergent à son sujet. À en croire la télévision libanaise Al-Manar, la chaîne du Hezbollah proche du pouvoir syrien, le porte-parole aurait été limogé après "avoir improvisé des déclarations sortant du cadre officiel".

Mais selon une source diplomatique syrienne citée par Reuters, Jihad Makdessi a fait "défection". Et d’ajouter : "Il a quitté la Syrie, c’est tout ce que je peux vous dire". De son côté, Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), proche de l’opposition anti-Assad, affirme que le porte-parole "a été poussé à la démission par l'entourage du président, mais pas par le président lui-même". Il serait parti le 3 décembre pour Londres avec sa famille via l'aéroport de Beyrouth, au Liban, a-t-il encore précisé à l'AFP". Un itinéraire confirmé par une source sécuritaire libanaise, citée par la chaîne libanaise LBCI. Le diplomate, qui a travaillé plusieurs années à l'ambassade de Syrie dans la capitale britannique, y avait dans le même temps rédigé une thèse sur les médias.

Nouveau coup dur
Néanmoins, un porte-parole du Foreign Office britannique a confié à Reuters que Londres est informé des événements concernant Jihad Makdissi et de sa probable arrivée en Angleterre. "Nous sommes en train de vérifier", a-t-il résumé. Si elle se confirme, la défection de ce chrétien de Damas serait un nouveau coup dur pour le régime syrien, cette fois sur le plan médiatique, même si l’homme n’avait aucune réelle influence sur le pouvoir. 
Il avait été contacté par le régime syrien au début de la contestation pour occuper le poste de porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Jihad Makdissi avait toutefois choisi de loger sa famille à Beyrouth, où il se rendait le week-end, selon ses amis cités par l’AFP.