Le verdict est tombé. Josef Fritzl, accusé d'avoir séquestré et violé sa fille pendant 24 ans, a été condamné à la prison à vie et à l'internement psychiatrique par les jurés de la cour d'assises de Sankt-Pölten.
Jo sef Fritzl a été condamné à la prison à vie et sera interné dans un hôpital psychiatrique, au terme d’un procès éclair de quatre jours. Le tribunal l’a reconnu coupable de meurtre, d’inceste, de séquestration et de viols avec circonstances aggravantes.
La décision a été rendue à l'unanimité par les huit jurés de la cour d'assises sur le principal chef d'accusation, puis transmise, par écrit, aux trois juges professionnels du tribunal, avant l'annonce du verdict.
Son client ne devrait donc pas faire appel de cette décision et donc purger sa peine en institution psychiatrique.
‘Il ira directement dans cet hôpital psychiatrique’, explique Franz Cutka, porte-parole du Tribunal de Sankt-Pölten. ‘Si son état devait s’améliorer, théoriquement, il serait transféré en détention normale, d’où il pourrait alors être libéré au plus tôt au bout de 15 ans.’
Au dernier jour de son procès devant la cour d'assises de Sankt-Pölten, près de Vienne, le père incestueux autrichien est entré dans la salle d'audience à visage découvert, alors qu’ il se cachait derrière un grand classeur, les jours précédents. Puis il a déclaré qu'il "regrettait (ses gestes) de tout son cœur".
Présent dans la salle du tribunal, Philomé Robert, envoyé spécial de FRANCE 24 en Autriche, ajoute que l’accusé "a souhaité pouvoir dédommager ses victimes".
Me Rudolf Mayer avait demandé le bénéfice de "circonstances atténuantes" pour son client. Il a insisté sur les troubles de la personnalité de Josef Tritzl et a préconisé qu'il soit soigné, tout en soulignant qu’il n’y a pas eu de meurtre.
Josef Fritzl est en effet accusé de meurtre par négligence sur l’un des sept enfants qu’il a eu avec sa fille, Elisabeth, peu après la naissance du nourrisson.
Mercredi, ce procès, sans précédent en Autriche, a connu un revirement spectaculaire lorsque Josef Fritzl s'est reconnu coupable des six chefs d'accusation, alors qu'il récusait jusqu’à présent toute responsabilité dans la mort de l'enfant.
Interrogée par la juge, Andrea Humer, sur les raisons pour lesquelles il avait changé d’avis, Josef Fritzl a répondu que le témoignage de sa fille l’avait bouleversé et fini par le convaincre de sa responsabilité dans le drame.
Agée de 42 ans, Elisabeth a relaté ce que le procureur a qualifié de "martyre inimaginable", enduré pendant plus de la moitié de sa vie, dans un témoignage-vidéo de onze heures , diffusé à huis clos devant la cour.