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Le projet de loi sur le mariage homosexuel divise les Français

Le projet de loi sur le mariage pour les couples du même sexe et l'adoption sera présenté au Conseil des ministres le 7 novembre. Un texte qui divise d'ores et déjà militants gays et opposants au "mariage pour tous".

Le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels continuent de diviser les Français. Le projet de loi, présenté officiellement le 7 novembre prochain, suscite l'opposition de la droite et des Églises. Pour les associations militantes, en revanche, la loi ne va pas assez loin.

Le contenu du texte, porté par la garde des Sceaux Christiane Taubira, est déjà connu. Concrètement, la loi va notamment permettre aux époux de même sexe d'adopter l'enfant de leur conjoint.

Selon un sondage BVA publié samedi par "Le Parisien/Aujourd'hui en France", l'adhésion des Français faiblit, tant pour le mariage, soutenu par 58 % des sondés (contre 63 % en 2011) que pour l'adoption (50 % contre 56 % l'an dernier).

"Il y a dix ans, je n'en avais rien à cirer du mariage"

Les principales associations homosexuelles fustigent pourtant une loi "a minima", qui "ne résoudra pas le problème de nombreuses familles", en n'abordant pas des questions comme la procréation médicalement assistée (PMA), l'adoption conjointe pour couples non mariés, ou encore le droit des tiers.

Stéphanie, 41 ans, et Charlotte, 36 ans, installées depuis huit ans à Ozan (Ain), veulent ainsi se marier pour permettre à Stéphanie d'adopter "leur" fille Lilou, 5 ans, née d'une insémination artificielle en Belgique.

"On va créer un deuxième mariage, un mariage homosexuel qui sera en fait un sous-mariage car on n'aura pas les mêmes droits que les hétérosexuels", déplore Stéphanie Mouret, 37 ans, maman d'un bébé qu'elle élève avec sa compagne à Paris.

Sur ces sujets, le Premier ministre a renvoyé "à une loi complémentaire qui pourrait être une loi sur la famille".

"Risques de dérapages"

Le texte pourrait toutefois évoluer lors de son examen au Parlement, qui a été décalé de mi-décembre à janvier pour laisser plus de temps au débat.

Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, souhaite notamment un amendement sur la procréation médicalement assistée. "Je fais confiance à l'intelligence législative, vous verrez qu'au final nous aurons une belle loi sociétale, qui pourra résoudre le maximum de situations" familiales, a promis la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, qui comme la ministre de la Santé Marisol Touraine, souhaite que la PMA soit accessible à tous.

Le texte suscite la polémique

Le projet a suscité les foudres des représentants religieux. Alors que le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France, a qualifié le texte de "profonde erreur", les protestants évangéliques de France estiment qu'il s'agit de "régression". Il va changer "le modèle naturel de la famille", a aussi mis en garde le président du Consistoire israélite de France, Joël Mergui.

Sur la scène politique, les détracteurs du projet donnent également de la voix. Plus de cent parlementaires d'opposition réunis au sein du groupe "Entente parlementaire pour la Famille" ont écrit à François Hollande pour demander l'"ajournement" du projet. Ils entendent également demander une commission spéciale à l'Assemblée pour examiner ce texte.

François Fillon, candidat à la présidence de l'UMP, a aussi demandé au chef de l'État d'y renoncer, en promettant que l'opposition le remettrait en cause dès son retour aux affaires.

Enfin, une fronde de maires hostiles s'est aussi organisée, avec le lancement d'une consultation de grande ampleur et d'une pétition demandant l'autorisation d'un "droit de retrait" pour les élus qui ne souhaitent pas célébrer les mariages homosexuels.


FRANCE 24 avec dépêches