La correspondante de FRANCE 24 en Égypte, Sonia Dridi, a été agressée et molestée par des dizaines d'hommes, vendredi soir, alors qu'elle couvrait une manifestation place Tahrir dans la capitale égyptienne. Elle a annoncé qu'elle porterait plainte.
La correspondante de FRANCE 24 au Caire est rentrée en France dimanche 21 octobre pour se remettre au calme de son agression place Tahrir au Caire qui a eu lieu en marge d’une manifestation dans la capitale égyptienne. Elle avait annoncé la veille qu’elle porterait plainte.
Sonia Dridi a été violemment prise à partie, le 19 octobre vers 22h30, aux abords de la célèbre place du Caire. Après avoir terminé son intervention sur notre antenne, la journaliste s’est retrouvée encerclée par une foule menaçante.
Des dizaines de jeunes hommes ont alors commencé à l’agresser : "J'ai été agrippée
Le ministère des Affaires étrangères "condamne avec la plus grande fermeté l'agression dont a été victime une journaliste de France 24 vendredi dernier, place Tahrir, au Caire."
Dans son communiqué de presse, le quai d'Orsay demande "aux autorités égyptiennes de tout mettre en œuvre pour accélérer l’enquête, identifier les coupables et les présenter à la justice."
Et d'ajouter, "le respect des femmes et la liberté de la presse sont indissociables des valeurs démocratiques portées par la révolution égyptienne."( source, Communiqué des Affaires étrangères).
de partout. J'ai réalisé (plus tard), quand quelqu'un a reboutonné ma chemise, qu'elle était ouverte, mais pas déchirée. J'ai évité le pire grâce à la ceinture solide (que je portais)" et l'aide d'un ami, a-t-elle affirmé à l’AFP.
La journaliste a été secourue par son collègue Ashraf Khalil, correspondant égyptien pour la chaîne en anglais de FRANCE 24 et d’autres témoins. Après d’interminables minutes à être ballottés dans une foule hostile, les deux journalistes sont parvenus à se réfugier dans un restaurant fast-food sur les abords de la place Tahrir.
"Des serveurs nous ont vus arriver, ils ont nous ont aidés à rentrer et ils ont tout de suite baissé les rideaux. Il y avait des dizaines d’hommes à l’extérieur, qui frappaient sur les portes du restaurant" a témoigné Sonia Dridi sur l’antenne de FRANCE24.
La journaliste a été exfiltrée par taxi une vingtaine de minutes plus tard, tandis que des hommes continuaient à essayer de pourchasser le taxi.
Les agressions contre les femmes se sont multipliées sur la place Tahrir depuis le soulèvement de 2011. Ce phénomène est souvent passé sous silence par les victimes égyptiennes en raison notamment du manque de réaction des autorités. Des femmes journalistes occidentales comme Lara Logan, de CBS, ou Caroline Sinz, de France 3, ont décrit les agressions sexuelles dont elles ont été victimes place Tahrir, évoquant des mouvements de foule tournant subitement au viol collectif.
"Les femmes égyptiennes en font une priorité et elles attendent que le gouvernement prenne ce problème très au sérieux, un problème qui est presque devenu un fléau en Égypte", a déclaré Sonia Dridi.
Dans un communiqué diffusé samedi, la direction de FRANCE 24 a fermement condamné "les agressions à répétition contres toutes les journalistes qui doivent pouvoir exercer librement leur métier partout dans le monde".