L'adjointe au maire du XIIIème arrondissement de Paris clame son innocence après sa mise en examen dans une affaire de blanchiment d'argent lié à un trafic de drogue. Selon son avocat, elle se retire "provisoirement" de sa fonction d'élue.
Florence Lamblin, élue EELV du XIIIe arrondissement de Paris qui a été mise en examen pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs, a accepté samedi de démissionner de ses fonctions de maire-adjoint, a déclaré à l'AFP le maire du XIIIe arrondissement, Jérôme Coumet (PS).
"Si les faits sont avérés, ils sont graves et il faut qu'ils soient condamnés", a déclaré à l'AFP le porte-parole national d'Europe Écologie-Les Verts, Jean-Philippe Magnen, réagissant à la mise en examen de Florence Lamblin.
Mais, a-t-il insisté, "ces faits n'ont rien à voir avec EELV ni son activité d'élue". Selon lui, "ça ne concerne pas le mouvement".
EELV a également exprimé "son attachement à un devoir d'exemplarité des élus", en disant compter, "dans le respect de la présomption d'innocence, sur la procédure judiciaire pour faire toute la lumière sur cette affaire et éviter tout instrumentalisation de celle-ci à des fins politiciennes".
(AFP)
Au total, 17 personnes ont été interpellées en France cette semaine et trois autres à Genève, lors du démantèlement d'un réseau franco-suisse de blanchiment de fonds liés au trafic de drogue.
"Mme Lamblin m'a envoyé un mail disant qu'elle se mettait en retrait de sa fonction d'adjoint, ce qui est un acte de démission de fait", a dit M. Coumet.
"Dès lundi, je prendrai un arrêté lui retirant sa délégation : elle n'aura plus ni responsabilité, ni indemnité (environ 1.000 euros par mois), ni signature", a-t-il ajouté. Françoise Lamblin était en charge du développement durable et de l'environnement.
"Je ne présage pas de la décision qu'elle prendra sur son mandat d'élue (conseillère d'arrondissement, ndlr) mais, a priori, elle devrait aussi se mettre en retrait", a aussi déclaré le maire.
Retrait temporaire "en attendant un non-lieu"
Mais selon Jérôme Boursican, l'avocat de Florence Lamblin, sa cliente est "victime d'une erreur judiciaire" et "elle reste élue dans la mesure où elle est considérée comme présumée innocente et qu'elle n'a aucune implication dans cette affaire".
"Elle n'a pas démissionné, elle s'est retirée provisoirement de sa délégation d'adjointe, le temps que j'obtienne un non-lieu", a-t-il déclaré à l'AFP.
Me Boursican réfute a également réfuté les informations de plusieurs médias selon lesquelles 400 000 euros en espèces avaient été retrouvés chez l'élue écologiste. Il a ensuite précisé que les sommes évoquées provenaient d'un héritage, qui avait été transféré de Suisse en France par une personne liée à cette affaire, sans que Mme Lamblin ait connaissance des pratiques de ce réseau.
UMP et FN s'engouffrent dans la brèche
Peu avant l'annonce par l'entourage de M. Coumet de la démission de Mme Lamblin, le maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS), lui avait demandé de "tirer toutes les conséquences" de sa mise en examen "sur l'exercice de son mandat issu du suffrage universel".
L'UMP et le Front national ont, pour leur part, immédiatement critiqué la gauche.
Philippe Goujon, député UMP de Paris et maire du XVe arrondissement, a estimé sur BFM TV que "les positions des Verts et d'un certain nombre de socialistes, qui réclament la légalisation du cannabis, des salles de shoot, amènent à effacer la frontière entre ce qui est légal et pas légal".
"Pourriture à tous les niveaux", a quant à lui dénoncé le secrétaire départemental de la fédération de Paris du FN, Wallerand de Saint-Just. "Une des premières causes de l'insécurité angoissante qui nous envahit, c'est la corruption généralisée aux plus hauts niveaux", écrit-il dans un communiqué. "A Paris, à Marseille, dans le Pas-de-Calais, à Lille, il faut nettoyer les écuries."
(FRANCE 24 avec dépêches)