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Les agents fédéraux interrogent un Californien de confession copte soupçonné d'être le producteur de "L'Innocence des musulmans", le film à l’origine des émeutes anti-américaines qui secouent une douzaine de pays musulmans.

Alors que les manifestations anti-américaines se multiplient dans plusieurs pays musulmans, Washington s’intéressent à Nakoula Basseley Nakoula, un Californien de confession copte soupçonné d'avoir des liens avec la production de la vidéo islamophobe qui a provoqué une vague de violentes manifestations dans le monde arabe. 

Un cinéaste porno a réalisé "L'Innocence des musulmans"

Le film "L'Innoncence des musulmans" aurait été réalisé par Alan Roberts, 65 ans, un réalisateur de films pornographiques et d'action à petit budget, révèle le site Internet américain Gawker.

D'après Gawker, qui a interrogé des membres de l'équipe de tournage du film, les acteurs affirment avoir été trompés, croyant jouer dans un film de fiction épique, et découvrant ensuite qu'un doublage avait transformé leurs répliques en propagande anti-musulmane.

Le film a été ensuite promu par des coptes par des chrétiens évangéliques antimusulmans de droite, tel Morris Sadek, Égypto-Américain, et le pasteur de Floride Terry Jones, connu pour avoir brûlé publiquement un exemplaire du Coran.

Avec AFP

Ce samedi 15 septembre, il a accepté de suivre les agents fédéraux du service de l'application des peines, qui vont l’interroger dans les locaux du shérif du comté de Cerritos, situé dans la banlieue de Los Angeles.

Condamné en 2010 à 21 mois de prison et cinq années de mise à l'épreuve dans une affaire de fraude bancaire, Nakoula, 55 ans, est soupçonné d’avoir violé les conditions de sa liberté conditionnelle. Il risque de retourner en prison.
Une manifestation en Australie
Surtout, Nakoula est soupçonné d'être le producteur du film islamophobe "'L'Innocence des musulmans". Des extraits de ce film amateur à petit budget diffusé sur YouTube, qui présente les musulmans et le prophète Mahomet comme immoraux et brutaux, a déclenché dès le mardi 11 septembre des émeutes anti-américaines en Égypte puis en Libye.
Samedi, la tension n’était pas retombée au Caire, où la police a bouclé les abords de la place Tahrir, berceau du mouvement qui renversa Hosni Moubarak en février 2011, et de l’ambassade américaine. Au Yémen, Al-Qaïda a appelé les musulmans à mener de nouvelles manifestations et à tuer de nouveaux diplomates américains.
Une manifestation s’est également déroulée, ce samedi, devant la représentation des États-Unis en Australie, qui se trouve à son tour touché par le mouvement d’indignation.
La fermeté d’Obama

Dans la nuit de vendredi à samedi, le président américain, Barack Obama, et la secrétaire d’État, Hillary Clinton, ont envoyé un message de fermeté alors qu’ils assistaient à la cérémonie solennelle organisée pour le retour des dépouilles des quatre Américains tués mardi soir dans l'attaque du consulat américain de Benghazi, en Libye.

"Les États-Unis ne se retireront jamais du monde", a déclaré le locataire de la Maison Blanche, qui brigue par ailleurs un nouveau mandat le 6 novembre, dans son discours prononcé sur la  base aérienne Andrews (Maryland).
Il a également appelé les autorités des pays secoués par les mouvements anti-américains à se tenir à leurs "obligations à assurer la sécurité" des installations et du personnel diplomatique.
Vendredi, jour de la grande prière dans le monde musulman, des représentations diplomatiques occidentales ont été attaquées dans une douzaine de pays, comme la Tunisie, la Libye, le Maroc, le Soudan, le Yémen, l’Inde ou encore le Nigeria. Au total, les violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre déployées pour défendre les représentations ont fait sept morts, dont trois à Khartoum, deux à Tunis, un au Caire et un au Liban.

 FRANCE 24 avec dépêches