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Feliciano Lopez rallume la flamme espagnole

L'Argentine, qui menait 1-0 après la victoire de David Nalbandian sur David Ferrer (6-3, 6-2, 6-3), se retrouve à égalité avec l'Espagne après une superbe résistance de Feliciano Lopez contre Juan Martin Del Potro (4-6, 7-6, 7-6, 6-3).

Grâce à un Feliciano Lopez impressionnant de sang-froid, l'Espagne était à égalité avec l'Argentine à l'issue des deux premiers simples de la finale de la Coupe Davis vendredi à Mar del Plata.

Si la Coupe Davis est une épreuve propice aux duels épiques, la finale 2008 ne fait pas exception. Cela ne s'applique pas au premier match où un David Nalbandian impressionnant a démantelé David Ferrer (6-3, 6-2, 6-3) pour mettre les Argentins sur les rails d'un premier sacre.

Le deuxième simple a, un moment, failli prendre le même chemin lorsque Juan Martin Del Potro a remporté le premier set face à Feliciano Lopez. Les mouchoirs blancs étaient même déjà sortis lorsque ce dernier, un attaquant pur jus comme l'Espagne en produit un par siècle, a renversé la vapeur malgré une ambiance de corrida hostile comme prévu.

Avec un service énorme (17 aces, 19 services gagnants) et une volée tranchante, le 31e joueur mondial a fait craquer (4-6, 7-6, 7-6, 6-3) la sensation de l'année, 9e à l'ATP et héros de la demi-finale face à la Russie.

A 27 ans, Lopez n'avait pourtant disputé jusque-là que deux simples à enjeu en Coupe Davis, dont le dernier en 2005. Et la responsabilité qui pesait sur ses épaules était énorme: en 108 ans d'histoire, il n'est arrivé qu'une seule fois qu'une équipe dilapide un avantage de 2-0 dans une finale: les Etats-Unis en... 1939 face à l'Australie.

Mais Lopez, qui a profité de l'absence de Rafael Nadal pour hériter d'un rôle de titulaire, a fait preuve d'un mental digne d'un N.1 mondial. Il a surtout impressionné lors du tie-break du troisième set où il a su, malgré une foule bouillante, garder les nerfs lorsqu'il était mené 2-4.


Un double qui vaut de l'or

C'est au contraire Del Potro qui a soudain commis trois bourdes énormes pour perdre définitivement le contrôle de la partie. A bout de souffle au bout du bout d'une saison harassante, il a ensuite cédé physiquement dans la quatrième manche pour laisser l'Espagne continuer à rêver d'une troisième Coupe Davis.

Comme souvent, le double de samedi vaudra de l'or. Depuis 1972, seules trois équipes à l'avoir perdu ont soulevé le Saladier d'argent à la fin. Confronté à cette perspective, le capitaine argentin Alberto Mancini pourrait être amené à titulariser Nalbandian aux côtés de José Acasuso.

Au vu de ce que le 11e joueur mondial a montré vendredi contre David Ferrer, cela sonne presque comme une évidence, d'autant que Nalbandian a su, contrairement à un Del Potro visiblement au bout du rouleau, s'économiser au maximum.

"Je ne pensais pas que ce serait aussi facile pour lui, a commenté son adversaire. Il m'a bousculé. Il a évolué à un niveau très élevé et je n'ai pas été à la hauteur."

Si une seule place sépare les deux hommes au classement ATP, il y avait effectivement un monde vendredi entre Nalbandian, 11e mondial, et son poursuivant espagnol.

"J'ai fait un grand match, a réagi Nalbandian. Tout m'a réussi." L'Argentin a survolé la rencontre, prenant sept fois le service de Ferrer en frappant presque deux fois plus de coups gagnants (54 à 33) tout en commettant pratiquement deux fois moins de fautes directes (12 à 22).

Une première victoire argentine en Coupe Davis, après deux finales perdues à l'extérieur en 1991 et 2006, semblait alors tout proche. Sauf que Feliciano Lopez n'était pas du tout d'accord.