Deux membres du groupe punk Pussy Riot, recherchées pour avoir pris part à une manifestation hostile au président Poutine dans une cathédrale de Moscou en février dernier, ont quitté la Russie ce dimanche.
REUTERS - Deux membres du groupe punk Pussy Riot ont fui la Russie afin d'échapper à des poursuites judiciaires pour leur participation à une manifestation anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou en février, a annoncé le groupe, dimanche.
Trois chanteuses du groupe, composé uniquement de femmes, ont été condamnées le 17 août à deux ans de prison chacune pour avoir entonné un simulacre de prière hostile au président Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur.
La justice russe les a reconnues coupables de vandalisme motivé par la haine religieuse, une sanction qui a valu au gouvernement russe de nombreuses critiques venues de l'étranger.
Condamnées en première instance, Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Aliokhina, 24 ans, ont exprimé leur intention de faire appel de la sanction.
La police moscovite a annoncé cette semaine qu'elle était à la recherche d'autres membres du groupe.
"Deux de nos membres ont réussi à fuir le pays et à échapper aux recherches. Elle travaillent à recruter des féministes à l'étranger en vue de nouvelles actions", indique le groupe sur son compte Twitter.
Le mari de Tolokonnikova a déclaré à Reuters que les deux membres du groupe qui ont réussi à prendre la fuite avaient participé à la manifestation dans la cathédrale Christ-Sauveur, en compagnie de son épouse.
"Elles se font discrètes pour le moment car la police de Moscou les recherche. Elle se trouvent dans un endroit sûr où la police russe ne pourra pas les atteindre", a dit Piotr Verzilov, joint au téléphone.
"Mais vous ne devez pas oublier que 12 ou 14 membres se trouvent encore en Russie et qu'elles continuent à participer activement à la vie du groupe", a-t-il ajouté.
Pour le Kremlin, les critiques exprimées par les pays occidentaux mais aussi par des artistes comme Madonna ou Sting obéissent à des motifs politiques.
Avant la condamnation des trois jeunes femmes, Poutine avait indiqué que celles-ci ne seraient pas sanctionnées trop sévèrement.
Selon le droit russe, elles auraient pu écoper d'une peine de sept années d'emprisonnement pour les faits qui leur étaient reprochés.