La chancelière allemande, Angela Merkel, a décrété une journée de deuil national après la fusillade de Winnenden, où un adolescent a ouvert le feu dans une école, hier, tuant 15 personnes avant de retourner l'arme contre lui.
AFP - Un adolescent en tenue noire de combat a ouvert le feu mercredi dans une école allemande et massacré au moins 15 personnes avant de retourner son arme contre lui.
Deux policiers et huit collégiennes ont été blessés dans la tuerie qui s'est étirée sur trois heures.
Après avoir tué 12 personnes dans un collège à Winnenden, près de Stuttgart (sud-ouest), l'adolescent de 17 ans a pris la fuite, faisant encore trois morts avant d'échanger des coups de feu avec la police et, apparemment, de se suicider après avoir été blessé.
Il s'agit du pire massacre en Allemagne depuis 2002 où 16 personnes, dont 12 enseignants, ont été tuées dans un lycée d'Erfurt (est) par un élève en échec scolaire, qui s'est donné la mort.
Onze des douze victimes au collège Albertville de Winnenden étaient des adolescentes ou des enseignantes, visées à la tête, a indiqué le ministre de l'Intérieur du Bade-Wurtemberg, Heribert Rech.
Le tueur, Tim Kretschmer, armé d'un pistolet Beretta 9 mm et vêtu d'une tenue de combat noire, a fait irruption dans l'établissement vers 09H30 (08H30 GMT), quelques heures après une tuerie qui a fait onze morts aux Etats-Unis.
"Il a juste ouvert la porte, a sorti son pistolet et a commencé à tirer", a raconté un élève.
"Il rechargeait constamment son arme. Quand les premiers policiers sont arrivés, ils ont découvert des corps dans deux salles de classe", a expliqué le chef de la police, Konrad Jelden.
Selon le site internet du quotidien Tagesspiegel, une enseignante a sauvé la vie de plusieurs élèves. Le tueur est entré dans sa classe et a tiré sur trois ou quatre élèves. Quand il est ressorti, peut-être pour recharger son arme, l'enseignante s'est précipitée pour verrouiller la porte que le tireur a en vain tenté d'ouvrir à coups de feu.
Une autre enseignante est morte en couvrant une élève de son corps.
En s'enfuyant du collège, l'adolescent a tué un passant, puis a obligé un automobiliste à le conduire à une trentaine de kilomètres de là, avant que le chauffeur ne réussisse à s'échapper.
Poursuivi par d'importantes forces de police, dont des tireurs d'élite assistés de chiens et d'hélicoptères, l'adolescent a encore abattu chez un concessionnaire de voitures un client et un vendeur, avant d'être surpris dans un parking par des policiers en civil.
"Il a été touché lors d'un échange de coups de feu et a ensuite retourné l'arme contre lui", selon Fritz Mehl, porte-parole de la police.
Le tireur "n'avait dans ses antécédents rien qui puisse laisser présager" son acte", a assuré M. Rech. Il ne semblait pas avoir de griefs contre le collège qu'il avait quitté l'année dernière pour suivre une formation de vendeur.
"C'est un jour de deuil pour toute l'Allemagne", a déclaré la chancelière Angela Merkel. Les drapeaux seront en berne dans tout le pays jeudi.
Dans la petite ville de Souabe endeuillée, des centaines d'habitants se sont retrouvés jeudi soir pour un service religieux dans une église catholique. Dans l'assistance, des familles en pleurs s'étreignaient pour se consoler.
Le jeune homme, d'une famille aisée, a utilisé une arme appartenant à ses parents qui en possédaient une quinzaine, selon la police.
Cette tuerie rappelle à l'Allemagne le cauchemar du 26 avril 2002 lorsqu'un élève de 19 ans a tué 16 personnes à Erfurt (est) avant de se donner la mort.
Les lois sur la possession d'armes à feu ont ensuite été renforcées.
En novembre 2006, un ancien élève dépressif, vêtu de noir et bardé d'explosifs, a attaqué le collège d'Emsdetten (nord-ouest) et blessé 37 personnes avant de se suicider.
Deux mois plus tôt, un tireur âgé de 22 ans a tué un principal de collège et blessé une autre personne à Freising, près de Munich (sud).
En novembre 2007 et en septembre 2008, deux fusillades ont fait près de 20 morts dans des lycées finlandais. Le gouvernement finlandais a annoncé mercredi un projet de loi pour renforcer les contrôles sur les armes.