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Scandale des écoutes : David Cameron dément tout accord avec le groupe Murdoch

Entendu par la commission d'enquête sur l'éthique de la presse, le Premier ministre britannique dément avoir promis de ménager l'empire médiatique du magnat Rupert Murdoch pour qu'il lui assure un traitement favorable de l'information.

AFP - Le Premier ministre britannique David Cameron a démenti jeudi devant une commission d'enquête sur l'éthique de la presse avoir passé le moindre "accord" avec le groupe de Rupert Murdoch, tout en admettant une trop grande proximité en général entre politiques et médias.

Interrogé sur des soupçons selon lesquels le parti conservateur de David Cameron aurait ménagé l'empire des médias de Rupert Murdoch en échange d'une couverture médiatique favorable de la part de ses journaux, le Premier ministre a affirmé que "l'idée d'accords explicites est absurde".

"Je n'accorde aucun crédit non plus à cette théorie d'un accord secret", a-t-il ajouté devant la commission Leveson, qu'il a lui-même mise en place dans le sillage du scandale des écoutes téléphoniques au sein d'un ex-tabloïde de Rupert Murdoch, le News of the World.

Le Premier ministre a toutefois reconnu que les liens entre les médias britanniques et le monde politique étaient devenus "trop étroits" et qu'il fallait "'un peu plus de distance".

"Je pense que nous devons essayer de replacer" les relations entre presse et pouvoir "sur une meilleure base", a-t-il dit.

Le Premier ministre, qui doit témoigner pendant six heures environ, en direct à la télévision et sous serment, a jugé nécessaires à l'avenir "une plus grande transparence, une meilleure régulation, un peu plus de distance".

Le chef du gouvernement, qui s'était soigneusement préparé à cette audition selon la presse, a aussi souligné le poids du système de l'information en continu qui "conduit les journaux à suramplifier le moindre évènement".

Le News of the World, fermé l'été dernier à cause du scandale, est soupçonné d'avoir fait écouter des centaines de personnes pour obtenir des scoops.

Les liens du chef du gouvernement avec l'entourage de Rupert Murdoch sont apparus de plus en plus clairement au fil des témoignages ces dernières semaines devant la commission Leveson. Notamment sa proximité avec Rebekah Brooks, ex-directrice de News International, la division chapeautant les journaux britanniques de Murdoch.

La jeune femme, qui a été interpellée deux fois, doit comparaître le 22 juin devant la justice dans un des volets de cette affaire.

M. Cameron devrait aussi être interrogé sur sa décision de confier le dossier du rachat du bouquet satellitaire BSkyB à un ministre dont il savait apparemment qu'il était favorable à l'offre présentée par Rupert Murdoch pour en acquérir la totalité.

Autre sujet embarrassant pour le Premier ministre: le recrutement d'Andy Coulson, ancien rédacteur en chef du News of the World, qui fut un temps responsable de sa communication avant d'être contraint à la démission à cause du scandale.