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L'Iran et l'AIEA satisfaits de leurs discussions à la veille d'une réunion cruciale

L'Iran et l'AIEA ont entamé des discussions qu'ils ont estimées "très utiles" et "intenses". Des négociations cruciales doivent s'ouvrir mercredi en Irak entre Téhéran et six grandes puissances sur le programme nucléaire iranien controversé.

AFP - L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique se sont félicités de leurs "très utiles" discussions lundi à Téhéran, à l'occasion d'une visite du chef de l'AIEA Yukiya Amano visant à obtenir des Iraniens davantage de coopération en matière nucléaire.

Aucune indication n'a été donnée néanmoins sur d'éventuelles décisions concrètes pour améliorer cette coopération, espérées par M. Amano avant sa visite, sa première en Iran.

Mais ces déclarations positives pourraient faciliter les négociations cruciales, prévues mercredi à Bagdad, entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien controversé.

Les discussions avec le négociateur nucléaire iranien Saïd Jalili ont été "très utiles", "intenses" et se sont déroulées dans une "bonne atmosphère", selon des commentaires attribués à M. Amano par la télévision d'Etat iranienne.

"Les progrès dans les discussions vont avoir un effet positif sur les négociations entre l'Iran et le groupe 5+1" à Bagdad, a-t-il ajouté.

M. Jalili, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale qui représente l'Iran dans les négociations nucléaires avec les grandes puissances, a fait état de "très bonnes discussions", prometteuses d'une amélioration dans les relations souvent houleuses entre Téhéran et l'AIEA.

Alors que Téhéran affirme que ses activités sont purement pacifiques, l'AIEA qui surveille la plupart des installations de l'Iran dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), évoque depuis des années une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien.

L'Agence onusienne a régulièrement critiqué un manque de coopération de Téhéran pour éclaircir les zones d'ombre de ce programme, s'attirant en retour l'accusation d'être manipulée par les Occidentaux qui s'appuient largement sur les rapports de l'AIEA pour dénoncer les ambitions nucléaires de l'Iran.

La même tonalité positive a marqué une rencontre de M. Amano avec le chef de la diplomatie Ali Akbar Salehi, qui a exprimé sa "satisfaction" devant la perspective d'une "nouvelle voie de coopération entre l'Iran et l'AIEA" placée sous le signe de "la confiance et la compréhension mutuelle".

M. Amano a également discuté avec le chef du programme nucléaire iranien, Fereydoun Abbassi Davani. "Les questions existantes ont été évoquées de manière franche et des propositions ont été faites pour lever les ambiguïtés et développer la coopération", selon un bref compte rendu officiel iranien.

Selon la télévision d'Etat, M. Amano a précisé avoir évoqué avec M. Jalili "un large éventail de sujets, notamment le désarmement nucléaire, l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, le renforcement de l'AIEA et le processus futur de nos actions".

Mais aucune mention n'a été faite d'une éventuelle discussion sur l'accès au site militaire de Parchin, où l'AIEA soupçonne Téhéran d'avoir mené des tests d'explosions conventionnelles susceptibles d'être utilisés pour développer une arme atomique.

L'Iran a refusé jusqu'à présent aux inspecteurs de l'Agence, malgré des demandes répétées, tout accès à ce site qui ne figure pas parmi les installations nucléaires soumises au contrôle de l'AIEA.

Les médias étrangers n'ont pas eu accès à M. Amano, qui devait quitter l'Iran tard le soir après une brève visite.

Selon une source diplomatique à Vienne, les discussions ont été "assez bonnes", suffisamment pour "permettre la poursuite des discussions ultérieurement", mais elles n'ont pas permis de "percée" sur la question de l'accès au site de Parchin et celle des entretiens directs avec des scientifiques nucléaires iraniens.

Cependant la tonalité positive de la visite de M. Amano à Téhéran, si elle se confirme, pourrait faciliter les négociations de Bagdad avec les "5+1" (les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU: Etats-Unis, Russie, Chine, France, et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne).

Ces discussions doivent poser les bases concrètes d'un éventuel compromis qui permettrait de trouver une solution diplomatique à la crise créée par le programme nucléaire iranien, condamné par six résolutions de l'ONU dont quatre assorties de sanctions ensuite renforcées unilatéralement par les Occidentaux.