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Des unités de l'armée libanaise se sont déployées, ce mardi, à Tripoli, la principale ville du nord du Liban, où des heurts confessionnels sur fond de rivalités entre pro et anti-régime syrien ont fait neuf morts ces trois derniers jours.

AFP - L'armée libanaise s'est déployée mardi matin à Tripoli (nord) dans la totalité des quartiers en proie depuis trois jours à des heurts confessionnels meurtriers sur fond de crise syrienne, selon un correspondant de l'AFP.

Des unités de l'armée libanaise sont arrivées à 06H00 (03H00 GMT) sur la rue de Syrie, qui sépare les quartiers de Bab el-Tebbaneh, majoritairement sunnite et hostile à Damas, et de Jabal Mohsen, alaouite et sympathisant du régime du président Bachar al-Assad.

Lundi en soirée, des unités militaires avaient commencé à se positionner dans une zone sunnite et une zone alaouite. Elles ont achevé mardi matin de se déployer dans tous les quartiers touchés par les affrontements qui ont fait neuf morts et des dizaines de blessés dans la principale ville du Nord.

"Dieu merci, l'armée est entrée et nous avons la paix maintenant. Certaines personnes qui avaient fui ont commencé à revenir, mais la plupart ont encore peur, parce qu'il est déjà arrivé plusieurs fois que les combats reprennent après l'entrée de l'armée", a déclaré à l'AFP Ahmed Jaber, un habitant de Bab el-Tebbaneh.

Dans le même temps, des bulldozers nettoyaient le quartier, enlevant les barrages installés par les groupes armés ainsi que les projectiles non explosés.

Des équipes de la compagnie libanaise d'électricité étaient également présentes pour rétablir le courant, coupé en raisons des violents affrontements à coup d'armes automatiques et de tirs de roquettes.

Les heurts confessionnels, fréquents à Tripoli, ont éclaté samedi soir après des échanges de tirs entre l'armée et des islamistes réclamant la libération d'un des leurs, Chadi al-Mawlawi, 27 ans, soupçonné de "terrorisme" par les autorités mais présenté par ses proches comme un simple sympathisant de la révolte en Syrie.