Le quartier de Mazzé à Damas, où se trouvent de nombreux bâtiments des services de sécurité, a été le théâtre, lundi matin, de violents échanges de tirs entre les insurgés de l'Armée syrienne libre et les forces gouvernementales.
AFP - De violents combats ont opposé lundi avant l'aube des soldats et des déserteurs à Mazzé, un important quartier résidentiel de Damas abritant des sièges des services de renseignements et des ambassades, ont affirmé à l'AFP des militants.
"Il s'agit des combats les plus importants et les plus proches des centres de sécurité à Damas depuis le début de la révolte" le 15 mars 2011, a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), précisant que 18 soldats avaient été blessés.
"Des échanges de tirs et des explosions ont été entendus à Mazzé" (ouest), apparemment lors d'une opération de l'Armée syrienne libre (ASL, regroupant les militaires dissidents), a affirmé Mourtada Rachid, un militant sur place.
Les affrontements ont duré quelques heures.
"Nous avons eu très très peur, mais maintenant les routes ont été rouvertes et les magasins ont levé leur rideau", a déclaré à l'AFP une habitante.
Selon M. Rachid, des ambulances se sont rendues "sirènes éteintes" à Mazzé, où sont situés notamment les ambassades de Grèce et d'Iran ainsi que des bâtiments gouvernementaux, dont le commandement des renseignements aériens et une branche de la Sécurité militaire.
Des tirs ont également été entendus à proximité du quartier de Qaboun, dans l'est de Damas.
"A 03H00 (01H00 GMT), des tirs et des explosions ont été entendus, notamment de roquettes RPG", a dit un autre militant, ajoutant que les tirs avaient duré "10 minutes, avant de s'interrompre et de reprendre à nouveau".
Situé à un kilomètre seulement du Palais présidentiel qui le surplombe, ce quartier d'affaires chic est également proche de la célèbre place des Omeyyades, des locaux de la télévision publique, de la Bibliothèque Assad, du siège de l'état-major et d'importants quartiers généraux des renseignements.
"Ces opérations à Damas visent à alléger la pression sur les autres régions" proches en proie à des opérations sécuritaires de l'armée qui cherche à réprimer la révolte, a expliqué M. Rachid.
Au début des affrontements à Mazzé, l'armée, déployée en province, a ainsi été rappelée dans la capitale, selon lui. "Ces combats forcent en outre le régime à laisser la garde républicaine à Damas", a-t-il ajouté.
Samedi, deux attaques, attribués par les autorités à des "terroristes", avaient fait 27 morts et plus d'une centaine de blessés à Damas, selon le ministère de l'Intérieur.