logo

L'Eurogroupe se montre optimiste sur le plan de sauvetage de la Grèce

Les ministres des Finances de la zone euro devraient approuver ce lundi, à Bruxelles, une deuxième tranche d'aide en faveur de la Grèce d'un montant de 130 milliards d'euros. Sans le feu vert des Européens, Athènes risque la faillite dans un mois.

AFP La zone euro devrait en principe donner lundi son feu vert au second plan d'aide à la Grèce qui doit éviter au pays de sombrer dans la faillite, même s'il ne sera pas encore au bout de ses peines.

Les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent à 15H30 (14H30 GMT) à Bruxelles pour examiner si les conditions sont réunies pour allouer ce plan de sauvetage comprenant une aide publique de 130 milliards d'euros et un effacement partiel de la dette grecque détenue par des créanciers privés, à hauteur de 100 milliards d'euros.

"On a tous les éléments pour un accord", a estimé lundi matin le ministre français de l'Economie François Baroin.

"Je souhaite que nous puissions les uns et les autres, membres de l'Eurogroupe, tenir compte de tout ce qui s'est fait depuis plusieurs semaines, même plusieurs mois, de la part du gouvernement grec et des formations politiques constituant la coalition" au pouvoir à Athènes, a-t-il ajouté.

Athènes a rempli les conditions qui lui ont été demandées par la zone euro (engagements écrits des deux chefs de partis de la coalition, plan d'économies de 3,3 milliards d'euros en 2012) mais certains de ses partenaires craignent encore que le pays ne parvienne pas à tenir ses engagements, après les élections législatives qui se tiendront en avril.

Pour rassurer les plus sceptiques, une liste de réformes devra être lancée préalablement au versement d'une première tranche d'aide, ce qui signifie qu'elles devront être votées d'ici fin février ou début mars.

La zone euro met aussi la dernière main à la création, réclamée par la France et l'Allemagne, d'un compte bloqué sur lequel sera versée une partie des fonds prêtés à la Grèce afin qu'ils servent en priorité au remboursement de la dette publique. Cette mesure semble avoir été admise par Athènes.

Afin d'afficher sa détermination auprès de ses partenaires de la zone euro, le Premier ministre grec Lucas Papademos va participer à la réunion de l'Eurogroupe.

"Il est évident que nous attendons aujourd'hui de mettre fin à une longue période d'incertitude qui n'a aidé ni l'économie grecque ni la zone euro dans son ensemble (...), et je crois que tout sera résolu sur la base des décisions européennes et les principes de l'acquis européen", a affirmé pour sa part lundi le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos.

L'heure presse: Athènes doit rembourser 14,5 milliards d'euros d'ici le 20 mars et risque sinon le défaut de paiement.

Pour éviter un scénario catastrophe, le plan d'effacement de la dette doit être lancé d'ici mercredi, de façon à ce que l'opération s'achève à la mi-mars.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker avait jugé vendredi "sage, judicieux et recommandable" de se mettre "d'accord (lundi) sur les contours du deuxième programme", en plus du plan pour réduire la dette détenue par les banques qui est en bonne voie.

Restent plusieurs problèmes à régler.

Un rapport des principaux bailleurs de fond de la Grèce a mis en évidence que le plan de sauvetage ne permettra pas de réduire la dette publique grecque autant que prévu. Un écart qu'il va falloir combler pour la ramener au niveau de 120% en 2020 comme le veut à tout prix le Fonds monétaire international (FMI).

Parmi les options sur la table: faire baisser les taux d'intérêts sur les prêts faits à la Grèce dans le cadre de son premier plan de sauvetage et/ou impliquer d'une manière ou d'une autre la Banque centrale européenne (BCE).

L'institut monétaire cherche à aider la Grèce en contournant l'interdiction qui lui est faite de financer un Etat et pourrait mettre à contribution les banques centrales nationales. Ses juristes travaillent à un mécanisme qui permette pour répercuter à la Grèce les plus-values générées par l'échange des obligations grecques en sa possession, a indiqué lundi leur chef Antonio Sainz de Vicuna au quotidien allemand Handelsblatt.

Autre possibilité à l'étude: une participation plus importante du secteur privé qui se verrait proposer des taux inférieurs à ceux actuellement retenus pour les nouvelles obligations qu'il va obtenir en échange d'anciennes, selon une source gouvernemental grecque.

Après être resté longtemps muet sur le sujet, le FMI semble prêt à accorder un nouveau prêt à la Grèce, mais sa contribution fait débat: d'après le Wall Street Journal, elle serait d'environ 13 milliards d'euros, ce qui correspond à seulement 10% du plan d'aide publique à la Grèce.

"Nous Européens attendons que (le FMI) participe à nouveau à hauteur d'un tiers" au nouveau programme, a dit Jörg Asmussen, l'un des directeurs de la BCE au Financial Times Deutschland. Cette répartition était celle qui a prévalu dans le cadre du premier plan d'aide à la Grèce, au printemps 2010.

La directrice du FMI Christine Lagarde assistera à la réunion de l'Eurogroupe.