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La consommation d'électricité atteint un pic record dans l'Hexagone

Conformément aux prévisions du Réseau de transport électricité (RTE), le record de consommation d'électricité en France a été battu ce mardi à plus de 100 000 mégawatts en raison du froid qui sévit dans le pays depuis plus d'une semaine.

AFP - La consommation d'électricité française a atteint un nouveau sommet mardi soir, à plus de 100.000 mégawatts, un pic lié aux températures mordantes sévissant sur le pays et qui n'a pas provoqué de "black-out" grâce à la mobilisation du système énergétique.

La consommation d'électrons a atteint le niveau jamais vu de 100.500 mégawatts (ou 100,5 gigawatts) ce mardi à 19H00, selon les relevés de RTE, filiale d'EDF qui gère le réseau haute tension national, pulvérisant ainsi son ancien record de 96.710 mégawatts établi le 15 décembre 2010.

Un cap qui a été dépassé sans provoquer de panne géante, grâce à la mobilisation d'importants moyens de production. "La pointe historique a été franchie sans incident", a déclaré à l'AFP un porte-parole de RTE.

"Ce pic de consommation a été franchi sans difficulté pour le système électrique grâce à la mobilisation de tous les acteurs", s'est réjoui dans un communiqué le ministre chargé de l'Energie, Eric Besson, en invitant "tous les acteurs du système électrique à maintenir leur mobilisation".

EDF et les autorités avaient assuré que le pic, provoqué par le grand froid et le fort équipement en chauffage électrique des Français, ne créerait pas de "black-out" national.

La production d'électricité est en effet au rendez-vous, grâce aux centrales nucléaires qui fonctionnent à plein (seuls trois réacteurs sur 58 sont à l'arrêt pour cause de maintenance), au recours à des unités "d'appoint" déclenchables quasi instantanément (barrages hydroélectriques, centrales thermiques au fioul, au gaz ou au charbon), le tout complété par des importations de courant de pays voisins.

"Pour la première fois, c'est le Royaume-Uni et non plus l'Allemagne qui est le premier pays source de nos importations d'électricité", a précisé Eric Besson.

Appels au civisme

Mais, pour éviter tout problème, des alertes à réduire l'utilisation de l'électricité avaient tout de même été maintenues en Bretagne, ainsi que dans le Var et les Alpes-Maritimes, régions les plus sujettes à des risques de coupures du fait de fragilités internes. Des alertes orange Ecowatt étaient en vigueur ce mardi dans ces régions.

Ces appels au civisme ont d'ailleurs sans doute contribué à la consommation électrique un peu plus faible qu'anticipée qui avait été mesurée entre jeudi et lundi, bien que leur effet exact soit difficile à quantifier.

Selon RTE, le système d'alerte Ecowatt, lancé en 2010, toucherait déjà plus de 50.000 personnes, avec un effet sur la consommation d'électricité évalué à 2% en Bretagne et 3% en Provence-Azur (départements du Var et des Alpes-Maritimes), soit l'équivalent de ce que consomment respectivement les villes de Brest et de Fréjus.

Enfin, l'envolée de la consommation de courant a ravivé le débat sur le modèle électrique français, et le recours très important du pays au chauffage électrique, qui amplifie les pics en fin de journée.

Lundi, Eric Besson avait assuré que si la France avait moins recours au nucléaire, elle dépendrait de livraisons de gaz russe pour produire l'électricité dont elle a besoin en ces périodes de grand froid.

La secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, a au contraire accusé mardi EDF et son patron Henri Proglio de "redoubler de ridicule en appelant les Français au civisme", estimant que les appels à modérer la consommation électrique étaient révélateurs "des dysfonctionnements d'une politique énergétique sacrifiant l'intérêt général au bénéfice des actionnaires d'EDF".