
En Isère, Nicolas Sarkozy a rendu hommage aux quatre soldats tués la semaine dernière en Afghanistan. Une cérémonie durant laquelle le chef de l'État a rappelé l'importance du maintien de l'armée française dans ce pays en proie au "terrorisme".
REUTERS - Les quatre soldats français tués en Afghanistan sont des victimes du terrorisme qu'ils étaient venus combattre, a déclaré mercredi Nicolas Sarkozy en leur rendant un hommage solennel.
Dans la grande cour de la caserne du 93e régiment d'artillerie de montagne de Varces (Isère), dont étaient issus trois des quatre militaires tuès la semaine dernière, le chef de
l'Etat a prononcé une allocution avant de décorer les quatre cercueils, enveloppés dans des drapeaux tricolores, des insignes de chevalier de la Légion d'honneur.
"Nos soldats ont été tués pour le courage, pour l'aide et pour l'espoir qu'ils apportent aux Afghans qui luttent pour la paix et la stabilité de cette région du monde", a déclaré Nicolas Sarkozy, qui recevra vendredi le président afghan, Hamid Karzaï.
"Mais ne nous trompons pas de colère", a ajouté le chef de l'Etat. "L'ennemi, aujourd'hui, c'est une fois encore le terrorisme qui, prenant le visage de nos alliés, sous les dehors de l'armée régulière, a voulu frapper, à travers la France, l'idée même de liberté".
La France dispose d'environ 3.600 militaires en Afghanistan. Dans le sillage des Etats-Unis, elle a prévu de les retirer d'ici à 2014, date à laquelle les autorités afghanes sont censées assurer elles-même la sécurité de leur pays.
Pas de retrait précipité
Nicolas Sarkozy avait laissé entendre après la mort des quatre soldats, abattus par un soldat afghan lors d'une séance de footing, que la France pourrait accélérer son retrait si les conditions n'étaient pas réunies pour assurer la sécurité du contingent français.
Mais Alain Juppé a affirmé mardi que la France ne céderait pas à la panique en se retirant précipitamment d'Afghanistan.
Nicolas Sarkozy a dit mercredi "pouvoir compter sur le courage et l'énergie (des militaires)" pour poursuivre leurs missions en Afghanistan.
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Pour l'occasion, 500 militaires sur les 1.200 que compte la caserne de Varces s'étaient rassemblés dans la cour ainsi que quelque 350 anonymes qui avaient répondu à l'ouverture au public de la cérémonie décidée la veille au soir.
Dans la foule, Gérard, 68 ans, dit être venu pour exprimer sa colère: "Il est inadmissible qu'on laisse des jeunes, comme ça, se laisser tuer par des terroristes", a-t-il dit. "Moi, je
souhaite le retrait des troupes françaises d'Afghanistan".
Michèle, grand-mère de 67 ans, est venue soutenir par sa présence les familles endeuillées. "Mon petit-fils est dans la classe du fils d'un des soldats tués", confie-t-elle, les larmes aux yeux. "On vient rendre hommage à ses jeunes qui oeuvrent pour un monde de paix".
Le chef de l'Etat s'est entretenu avant de partir pendant près d'une heure avec les familles des quatre victimes, ainsi qu'avec les familles des blessés.