Les Syriens hostiles au régime de Damas manifestent par dizaines de milliers à travers le pays pour apporter leur soutien aux militaires dissidents et rendre hommage au journaliste français Gilles Jaquier, tué le 11 janvier à Homs.
AFP - Des dizaines de milliers de Syriens hostiles au régime manifestaient vendredi à travers le pays pour apporter leur soutien à l'Armée syrienne libre (ASL), et dans certaines villes pour rendre hommage au journaliste français tué mercredi.
Comme tous les vendredis, les Syriens avaient été appelés par les militants pro-démocratie à manifester contre le régime. Cette semaine, leur mot d'ordre était le soutien à l'ASL, qui regrouperait quelque 40.000 déserteurs et dont le chef Riad al-Assaad est basé en Turquie.
Plusieurs manifestations ont rendu hommage au journaliste français Gilles Jacquier, tué mercredi d'un obus à Homs, alors qu'il était en reportage avec plusieurs confrères.
"Gilles Jacquier, vous êtes dans nos coeurs", proclamait une pancarte arborée par un manifestant dans le quartier de Barzé, à Damas, selon une vidéo diffusée sur Youtube par les Comités locaux de coordination (LCC) qui organisent les manifestations sur le terrain.
A Irbin, dans la province de Damas, de jeunes manifestants ont présenté leur "sincères condoléances à la République française pour le martyre du journaliste héros Gilles Jacquier", pouvait-on lire sur une pancarte.
Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête pour homicide volontaire après la mort de Gilles Jacquier. La présidence française soupçonne "une manipulation" des autorités syriennes, selon le quotidien Le Figaro.
Dans la région d'Idleb (nord-ouest), près de 20.000 manifestants sont sortis dans la ville d'Ariha appelant à la chute du régime, alors qu'un manifestant a été tué par les tirs des forces de l'ordre dans la localité de Kafrnoubol, dans cette même région, proche de la frontière turque.
Près de Damas, 15.000 personnes ont manifesté sur la place de la Grande Mosquée à Douma, où "des affrontements ont eu lieu ce matin entre des agents de sécurité et des déserteurs", selon l'OSDH.
Les forces de sécurité ont procédé à des perquisitions dans le quartier al-Sindyané de cette ville, située à 20 km de Damas.
Plus de 5.000 personnes ont manifesté également à Palmyre, après la prière, dans la région de Homs (centre), bastion de la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad.
Plusieurs explosions, suivies de tirs, ont été entendues dans la ville même de Homs, à 160 km au nord de Damas.
Les forces de sécurité ont également ouvert le feu pour disperser des manifestations dans les quartiers d'al-Joubeila et d'al-Arfi à Deir Ezzor (est) et à Jassem, dans le gouvernorat de Deraa (sud), ainsi que dans des localités de la banlieue de Damas, selon l'OSDH et les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestants sur le terrain.