
Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a reconnu coupables trois ex-dirigeants du Front révolutionnaire uni (RUF) de "crimes contre l'humanité" et de "crimes de guerre" durant le conflit qui a frappé le pays entre 1991 et 2001.
AFP - Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a reconnu coupables mercredi trois ex-chefs rebelles de "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" durant la guerre civile (1991-2001).
De nouvelles audiences, dont les dates n'ont pas encore été fixées, détermineront leurs peines.
Les anciens dirigeants du Front révolutionnaire uni (RUF, ex-rébellion) Issa Sesay (38 ans), Morris Kallon (45 ans) et Augustine Gbao (60 ans) étaient jugés huit ans après la fin de ce conflit qui a fait quelque 120.000 morts et laissé des dizaines de milliers de personnes blessées et mutilées.
Le TSSL a établi la culpabilité des trois hommes pour 14 à 16 des 18 chefs d'accusation pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité", notamment pour assassinats, utilisation d'enfants soldats, viols et attaques contre des troupes de l'ONU.
Selon l'accusation, les accusés comptaient parmi "les plus anciens membres du RUF" et étaient impliqués dans une entreprise criminelle conjointe avec l'ancien président libérien Charles Taylor pour contrôler les zones de production de diamants afin de financer leur guerre.
Les 75 témoins présentés par l'accusation avaient détaillé des faits atroces. L'un d'eux avait notamment relaté comment sa femme avait été violée par huit combattants rebelles qui l'avaient ensuite mise à mort sous ses yeux et ceux de ses enfants.
Le RUF était aussi tristement célèbre pour avoir enrôlé des enfants soldats, recrutés de force et qui se sont montrés particulièrement cruels avec les civils.