Une soixantaine d'insurgés islamistes Shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont trouvé la mort samedi dans le sud de la Somalie, lors d'un raid aérien de l'armée kényane. Nairobi mène depuis trois mois des opérations contre les islamistes somaliens.
AFP - L'armée kényane a affirmé samedi avoir tué une soixantaine de combattants islamistes affiliés à Al-Qaïda lors d'un raid aérien dans le sud de la Somalie, trois mois après le début des opérations militaires de Nairobi dans ce pays ravagé par deux décennies de guerre civile.
"Les pertes sont très élevées après les raids aériens de vendredi. Selon un bilan provisoire, les (milices) Shebab ont perdu 60 combattants ou plus et 50 ont été blessés", a indiqué à la presse le porte-parole de l'armée, le colonel Cyrus Oguna.
Les frappes des avions kényans ont visé des positions rebelles à Garbahare, dans la région de Gedo (sud). Les militaires kényans affirment également avoir détruit neuf "technicals" - véhicules armés de mitrailleuses - et avoir pris le contrôle de deux villages dans la zone, Fafadon et Elade.
Les combattants Shebab, affiliés à Al-Qaïda, rejettent régulièrement les bilans de l'armée kényane, qualifiés de mensonges. Et aucune source indépendante ne peut les confirmer.
Le Kenya a envoyé des troupes en Somalie pour combattre les miliciens islamistes soupçonnés d'une série d'attaques et d'enlèvements d'Occidentaux sur son sol. Les militaires kényans combattent avec les forces somaliennes soutenant le gouvernement de Mogadiscio.
Même si les progrès sont lents, l'armée kényane reste optimiste. "Nous continuerons à les frapper jusqu'à briser complètement leur colonne vertébrale... et nous savourerons alors ce moment", a ajouté le porte-parole de l'armée kényane.
Les milices Shebab contrôlent une grande partie du centre et du sud de la Somalie. Mais elles doivent faire face à une pression croissante des forces gouvernementales appuyées par une force d'intervention régionale.
L'armée éthiopienne est entrée en Somalie en novembre et en décembre s'est battue avec les forces pro-gouvernementales pour le contrôle de la ville de Beledweyne, dans la région de Hiran, dans le centre de la Somalie.
"Risque accru" d'attentats au Kenya
Cette ville commerçante est stratégiquement située reliant la capitale Mogadiscio et la frontière éthiopienne. Elle se trouve également sur la principale route reliant le nord et le sud de la Somalie.
Le Kenya échange des officiers de liaison avec l'armée éthiopienne depuis que Nairobi et Addis Abeba combattent un ennemi commun, mais les deux fronts restent distincts.
"Les Ethiopiens peuvent atténuer la pression car les Shebab se disperseront s'ils ont davantage d'ennemis à combattre mais ils (les Ethiopiens) mènent leurs opérations et nous les nôtres", a relevé le porte-parole de l'armée kényane.
Une force de l'Union africaine (UA), composée de de 10.000 hommes en provenance d'Ouganda, du Burundi et de Djibouti, soutient le fragile gouvernement de Mogadiscio, soutenu par les pays occidentaux, face aux attaques des combattants islamistes.
L'UA a demandé jeudi à l'ONU de l'autoriser à déployer 17.700 hommes, contre un maximum aujourd'hui de 12.000, au sein de sa force installée en Somalie pour soutenir les autorités de transition face aux insurgés islamistes.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a par ailleurs fait état samedi d'un "risque accru" d'attentats à Nairobi, indiquant que "des terroristes pourraient en être aux derniers stades d'une préparation d'attaques".
"Les attentats pourraient viser sans distinction les institutions kényanes, aussi bien que des endroits où les expatriés et les voyageurs étrangers se rassemblent, comme les hôtels, les centres commerciaux et les plages", ajoute le ministère dans un communiqué.