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Le Conseil de sécurité renforce ses sanctions contre l'Érythrée

Le Conseil de sécurité de l'ONU a élargi les sanctions imposées à l'Érythrée pour son soutien aux rebelles islamistes de Somalie. Beaucoup soupçonnent Asmara d'être mêlé à un projet d'attentat contre une réunion de l'Union africaine.

AFP - Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution renforçant les sanctions déjà prises contre l'Erythrée, accusée par ses voisins de soutenir des activités terroristes dans la Corne de l'Afrique.

La résolution permet au Conseil d'augmenter le nombre d'individus et d'entités pouvant être concernés par une interdiction de voyager dans le monde et soumis à un gel des avoirs.

L'Erythrée a été accusée d'être mêlée à un projet d'attentat à la bombe contre une réunion de l'Union africaine cette année.

Le texte, adopté par treize des quinze pays membres du Conseil de sécurité (deux abstentions) "exige de l'Erythrée qu'elle cesse de chercher, directement ou indirectement, à déstabiliser des Etats, notamment en fournissant à des groupes armés un soutien financier, militaire ou en matière de renseignement, ou une assistance autre que militaire".

La résolution "condamne" un complot présumé ourdi par l'Erythrée en vue de commettre, en vain, un attentat à la bombe lors du sommet de l'Union africaine à Addis Abeba en janvier dernier.

Cependant, des demandes du Gabon et du Nigeria, auteurs de la résolution, visant à inclure une interdiction des investissements dans les industries minières de l'Erythrée et des taxes gouvernementales sur les virements effectués par les travailleurs érythréens à l'étranger ont été abandonnées.

Plus tôt dans la journée, l'Ethiopie, la Somalie, le Kenya et Djibouti avaient accusé l'Erythrée voisine de soutenir des activités terroristes dans la région et appelé le Conseil de sécurité à adopter la résolution.

Le président somalien Sharif Sheikh Ahmed a expliqué devant le Conseil, par vidéo-conférence depuis Addis Abeba, que l'Eythrée apportait un soutien actif aux insurgés islamistes shebab. "Les shebab et le réseau Al-Qaïda reçoivent un soutien logistique et financier de l'Erythrée, ce soutien leur vient par la mer, la terre et l'air", a-t-il indiqué.

Meles Zenawi, Premier ministre d'Ethiopie, a estimé que l'Erythrée "est la source première de l'instabilité dans la région". "Nous demandons au Conseil de sécurité de nous aider à mettre fin à cette situation de non-droit. La Corne de l'Afrique est une région très fragile", a-t-il ajouté.

Le ministre des Affaires étrangères du Kenya, Moses Wetangula, a quant à lui accusé le pays "de livrer des armes et des munitions de même qu'un soutien logistique aux shebab".

Ismael Omar Guelleh, président de Djibouti a abondé dans le même sens.

L'Erythrée s'est séparée de l'Ethiopie en 1993 et lui a livré une guerre entre 1998 et 2000. Outre l'Ethiopie, l'Erythrée entretient des différends territoriaux avec le Yémen et Djibouti.

L'Erythrée a vivement nié tout implication dans le complot visant le sommet de l'Union africaine et dénoncé le projet de résolution. Aucun responsable érythréen n'a parlé lundi devant les 15 pays membres du Conseil.

Le président érythréen Issaias Afeworki, qui avait fait part de son souhait de se rendre à la réunion du Conseil lundi, n'a pas reçu un visa américain à temps pour pouvoir s'y rendre, a dit vendredi l'ambassadeur érythréen à l'ONU.

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