![Le fabuleux destin du court-métrage "Oktapodi" Le fabuleux destin du court-métrage "Oktapodi"](/data/posts/2022/07/14/1657813909_Le-fabuleux-destin-du-court-metrage-Oktapodi.jpg)
FRANCE 24 s’est entretenue avec les réalisateurs d'"Oktapodi", film d’animation réalisé par six étudiants de l’école des Gobelins, à Paris. En lice pour les Oscars, le court-métrage est passé à côté de la statuette.
Sorti de l'imagination fertile de six élèves de l’Ecole de l’image des Gobelins, le petit film d'animation "Oktapodi" est nominé aux Oscars dans la catégorie meilleur court-métrage d’animation. Aux côtés de "Presto", dernier court des studios Pixar, du russe "Lavatory Lovestory", du japonais "La Maison des petits cubes" et du britannique "This Way up". Rien que ça ! Les mésaventures des deux poulpes tentant d'échapper aux griffes d’un commis cuisinier convaincront-ils le jury des Oscars ?
"On est des pros du poulpe"
"L’idée m’est venue en feuilletant un art-book de Peter de Sève [designer de personnages pour les studios Dreamworks, Pixar et Blue Sky, ndlr]. J’ai vu deux croquis de poulpes, ça m’a semblé hors du commun. J’ai donc pensé que ce serait bien de faire une histoire avec ce type de personnages", raconte Olivier Delabarre, l’un des réalisateurs. Après s'être prise d'affection pour ces petites bêtes aquatiques, l’équipe est devenue, de son propre aveu, une "pro des poulpes". "Ce sont des animaux fascinants, mais on a dû malheureusement se concentrer sur certaines de leurs aptitudes pour que le film ne dépasse pas le temps imparti", ajoute Quentin Marmier.
Collaboration à six
Il a fallu presque sept mois de travail intense pour réaliser ces 2 minutes 27 secondes de film d’animation. Entre la 3D, le décor et le développement visuel, les six étudiants se sont répartis les rôles. "Le plus difficile ? Se mettre d’accord à six ! confesse Olivier. Il y a eu pas mal de disputes, mais cela a finalement été productif puisque 'Oktapodi' a déjà reçu plus d’une dizaine de prix prestigieux, dont le Best of Show, remporté au Siggraph de Los Angeles."
Venus d'horizons différents, les six réalisateurs se sont retrouvés à l’Ecole des Gobelins.
Julien Bocabeille a fait un an de prépa à l’Atelier de Sèvres avant de rejoindre le pôle animation des Gobelins. François-Xavier sortait de l’Ecole d’animation d’Angoulême (EMCA) quand il a directement intégré la dernière année de l’école. Olivier Delabarre a d’abord fait l’école de dessin de Lyon (Emile-Cohl). Emud Mokhberi a rejoint la dernière année de l’école française après avoir obtenu un master Computer Science, à la prestigieuse université de Los Angeles (UCLA). Thierry Marchand a décroché son diplôme d’ingénieur en Télécommunications et Nouvelles technologies à Caen, en 2002. Et avant de rejoindre l’école, il a travaillé deux ans comme ingénieur. Tous ont rejoint Quentin Marmier aux Gobelins, où il a suivi les trois années.
Une carte de visite prometteuse
C’est en 2007, dans le cadre du projet de fin d’études, que les six élèves ont donné le jour à "Oktapodi". A l’époque, ils planchaient sur un film d’animation qui devait servir de carte de visite pour leur entrée sur le marché du travail. Pari réussi.
Julien Bocabeille et Thierry Marchand travaillent pour les studios Dreamworks, à Bangalore, en Inde. Emud Mokhberi vit à Los Angeles, où il travaille pour Sony Picture. Quentin Marmier et François-Xavier sont employés par des sociétés de post-production à Paris. Oliver Delabarre a été engagé par le studio de création d’effets visuels numériques Mac Guff, également à Paris.
En plus d’"Oktapodi", la France est présente aux Oscars par le film de Laurent Cantet "Entre les murs", nominé dans la catégorie "meilleur film en langue étrangère". Alexandre Desplat, compositeur de "L’Étrange histoire de Benjamin Button", est sélectionné pour la meilleure musique originale. Et "Manon sur le bitume", d’Elizabeth Marre et d'Olivier Pont, concourt pour le meilleur court-métrage.