Alors que Martine Aubry et François Hollande s'affrontent pour le dernier tour de la primaire socialiste, qui aura lieu dimanche, le favori des sondages bénéficie d'un nouveau soutien : Ségolène Royal (7 % des suffrages) appelle à le soutenir.
AFP - Ségolène Royal a provoqué la surprise mercredi en apportant son soutien pour le deuxième tour de la primaire PS à son ex-compagnon, François Hollande, quelques heures avant l'ultime débat télévisé entre ce dernier et Martine Aubry et à quatre jours du scrutin.
Mme Royal, éliminée à l'issue du premier tour dimanche dernier (elle a recueilli près de 7% des voix), a annoncé mercredi en début d'après-midi à l'AFP qu'elle soutenait François Hollande, notamment pour "amplifier" l'avance prise dimanche dernier sur ses rivaux.
La candidate malheureuse face à Nicolas Sarkozy en 2007 estime aussi que "les solutions neuves" qu'elle défend "seront prises en compte dans le programme du candidat : réforme bancaire, lutte contre les licenciements, moralisation de la vie politique avec le non-cumul des mandats et mutation écologique de l'économie".
"J'ai décidé de prendre mes responsabilités pour aider le plus efficacement possible à la victoire de la gauche" en 2012, a encore déclaré l'ex-compagne du député de Corrèze (et père de ses quatre enfants), que les Français ont découverte en larmes après son échec dimanche dernier.
Favori avec près de 9 points d'avance sur la maire de Lille, à l'issue du 1er tour, M. Hollande (39,17%) déjà soutenu par Manuel Valls (5,63 % au 1er tour) et le PRG Jean-Michel Baylet (0,64%) voit sa position renforcée face à sa rivale (30,42%), avec ce renfort inespéré, à quelques heures du débat.
Mardi soir, l'ex-candidate à l'Elysée avait indiqué qu'elle regarderait le débat à son domicile avec son conseil politique et son équipe, et qu'elle se prononcerait dans les 24 heures.
Mais la plupart des commentateurs pronostiquaient qu'elle ne se prononcerait pour aucun des deux finalistes : elle a longtemps accusé Martine Aubry de lui avoir volé sa victoire sur le parti au congrès de Reims (2008), une manoeuvre que François Hollande aurait alors favorisée par son inaction, selon l'entourage de Mme Royal.
Arnaud Montebourg se retrouve plus que jamais en position d'arbitre avec ses 17% obtenus dimanche dernier. Le député de Saône-et-Loire, chantre de la démondialisation, a déclaré qu'il attendait de voir le débat, mais il souhaite surtout que les deux candidats lui fassent des réponses précises dans quatre domaines : contrôle du système financier, protectionnisme industriel, VIe République et lutte contre la corruption. Mme Aubry et M. Hollande ont annoncé qu'ils lui répondraient.
La première a affirmé mercredi matin que l'élu de Bourgogne proposait "à 90%" ce qu'elle-même préconisait. L'ex-patron du PS a assuré lui qu'il serait "le plus précis possible vis-à-vis des Français qui ont voté Montebourg" mais qu'il ne changerait "pas de ligne pour avoir un appui".
Organisé par France 2, en partenariat avec France Inter et Le Monde, le débat intervient alors que le ton s'est durci entre les deux leaders de la compétition.
Mardi, les échanges aigres-doux entre la maire de Lille et le député de Corrèze s'étaient multipliés, amplifiés par des entourages prompts à sur-réagir.
A tel point, que mercredi matin, à quelques heures du débat, le porte-parole de la Haute autorité des primaires (HAP), Me Jean-Pierre Mignard, a mis en garde contre tout "dénigrement" entre les deux candidats, faisant valoir qu'"il ne faut pas que ça dégénère".
A 20H35, M. Hollande et Mme Aubry feront leur entrée sur le plateau de l'émission spéciale "Des paroles et des actes". Dans un décor blanc bleuté, les deux concurrents ne se feront pas face mais seront installés en triangle face aux journalistes, avec comme meneur du débat David Pujadas.
Pendant une heure et demie, ils débattrons sur quatre thèmes : crise économique et sociale, Europe et questions internationales et, pour finir, "quelle présidence" en 2012.
Lors des trois débats d'avant premier tour, les six candidats en lice avaient réussi à confronter leurs idées sans concession mais sans jamais tomber dans une foire d'empoigne.
Le premier débat, le 15 septembre sur France 2, avait réuni plus de 4,9 millions de téléspectateurs.