logo

Les retraités se mobilisent pour leur pouvoir d'achat

Face au plan anti-déficits du gouvernement et à un pouvoir d'achat en berne, les organisations de retraités ont réuni plusieurs milliers de protestataires à Paris. Autre raison de leur colère : le report de la réforme de la dépendance.

AFP - Plus de 5.000 retraités, 3.200 selon la préfecture, ont défilé jeudi à Paris pour dénoncer le report "scandaleux" de la réforme sur la dépendance et réclamer une revalorisation de leurs pensions.

"Vivre dignement sa retraite est un droit, pas un luxe", disaient des banderoles, "pouvoir d'achat, santé, aide à l'autonomie, rien ne va plus".

"On manifeste pour dire au gouvernement que ni les actifs, ni les retraités ne sont prêts à payer une crise dont le gouvernement est responsable. Ce n'est pas par l'austérité que l'on s'en sortira", dit Nadine Prigent, secrétaire confédérale de la CGT.

"Depuis cinq ans le gouvernement promet de s'attaquer au problème de la perte d'autonomie, or rien n'est fait. On a bien compris que ce serait reporté après la présidentielle, or il est urgent d'agir", a déclaré Jean-Paul Tripogney, secrétaire général de l'Unsa-Retraités, l'un des cinq syndicats qui avaient appelé à la mobilisation aux côtés de l'UCR-CFDT, de l'Unar-CFTC, de l'UCR-CGT et de la FGR-FP.

"Sur les 15 millions de retraités, 1,5 million touche des basses pensions de moins 1.070 euros par mois. Ces personnes commencent à ne pas se soigner, ne pas prendre de mutuelle...", souligne Michel Devacht, secrétaire général de l'UCR-CFDT.

"Les anciens ont besoin d'un minimum de reconnaissance, nous sommes scandalisés par le report de la réforme sur la dépendance qui devait donner un coup de main aux conseils généraux", dit Roland Dubel, président de Unar-CFTC.

Hausse des tarifs du gaz et des complémentaires santé, cherté des maisons de retraite: face à l'évolution de ces contraintes, les retraités dénoncent la dégradation de leur pouvoir d'achat.

Les retraités réclament donc une revalorisation de leurs pensions au-dessus du SMIC, exigeant qu'elles soient indexées sur l'évolution des salaires et non plus sur celle des prix.

Avec l'allongement de la durée de cotisation et le recul de l'âge légal de départ, certaines pensions sont amputées car les seniors n'ont pas d'emploi, soulignent les manifestants.

Le recul de l'âge des retraites "coule les comptes de l'assurance maladie: les seniors ne trouvent pas d'emploi, et les gens qui partent plus tard sont usés, en mauvaise santé. On touche donc les limites de la raison comptable", a estimé Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle.